Division politique, division morale, tout est aujourd'hui mélangé au sein du parti fondé par Laurent Gbagbo.
La guerre des élites qui n'en finit pas de laminer le Front populaire ivoirien (Fpi), dont le fondateur, Laurent Gbagbo, croupit à la Cour pénale internationale (Cpi), a pris du relief, mardi 13 septembre 2016, avec un retour de flamme contre Pascal Affi N'Guessan, président du parti.
Contesté et férocement combattu à la tête du Fpi, par l'aile radicale incarnée par Abou Drahamane Sangaré, Laurent Akoun , Koné Boubakar et autres Dano Djedjé, Alphonse Douati, Pascal Affi N'Guessan croyait être bien inspiré en saisissant l'occasion de la signature de la pétition internationale pour la libération de Laurent Gbagbo, pour « taper » sur la conscience de ses adversaires au Fpi, par un discours appelant au rassemblement.
Mal lui en pris…Il a rouvert la boite de Pandore. Car, l'ancien Directeur de cabinet de Laurent Gbagbo (1990-2000), puis Premier ministre ( 2000-2002) a eu droit à une volée de bois vert, pour ne pas parler de vive remontrance de la part « des Gbagbo ou rien », par la bouche de Koné Boubakar, ancien protocole d’État de Laurent Gbagbo, Secrétaire général-adjoint du camp Abou Drahamane Sangaré au Fpi.
Affi N'Guessan, en appelant à un « cessez-le-feu unilatéral », était peut-être loin de s'imaginer, après deux ans crise stérile, voire bâtarde, que les esprits étaient toujours en feu et les rancœurs, tenaces. Se voulant un bon « manager » politique, soucieux de la cohésion et l'harmonie de son équipe, il a donc fait ce qui lui incombait, en termes de devoir, en tirant sur la fibre militante des uns et des autres, mettant en avant la responsabilité historique de ne pas laisser mourir le Fpi. « Il y a un temps pour faire les palabres, un temps pour l'entente et la concorde ; le temps est venu de surmonter nos contradictions, de dominer nos ressentiments pour œuvrer ensemble à l'unité du Fpi, à la libération de Laurent Gbagbo, à la libération de la Côte d'Ivoire, à la refondation de notre nation », a lancé, presque au bord des larmes, l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, Affi N'Guessan. « Je voudrais, à l'occasion de ce message, à l'occasion de cette pétition, dire que nous ne pouvons pas réussir cette pétition, si nous ne sommes pas capables de faire la paix à l’intérieur de notre maison ; nous ne serons pas capables de contribuer à la libération du président Laurent Gbagbo, si nous-mêmes, nous ne sommes pas capables de libérer le Fpi. C'est pourquoi, je voudrais appeler tous ceux qui sont sensibles à mon message à un cessez-le feu unilatéral », a plaidé Affi auprès des « frondeurs ». Son discours, au lieu d’apaiser les cœurs et les esprits, semble avoir jeté de l’huile sur le feu, exacerbant davantage les clivages et les divisions, si l'on s'en tient, à la sortie musclée, voire incendiaire de Koné Boubakar.
Le sentiment général aujourd'hui est que la crise est devenue beaucoup plus aiguë, beaucoup plus intense qu'elle ne l'était il y a peu. A l'évidence, Affi N'Guessan a raté son coach… Non seulement il a prêché dans le désert, mais, bien plus, il semble avoir donné un coup de pied dans une fourmilière. En l'état actuelle de la situation, il semble clair que le cap de non retour a été franchi. Le camp Sangaré annonce, pour cette fin de semaine, un Comité central, pour se prononcer sur sa participation ou non aux législatives annoncées pour début novembre 2016. « La toute prochaine chose à faire, c'est de nous prononcer sur notre participation aux élections législatives et locales... », a confié hier jeudi, 14 septembre 2016 Koné Boubakar à un confrère de la place. La diarchie au (...) Lire La suite sur Linfodrome
Crise au Fpi/ Affi N'Guessan-Camp Sangaré : tout est mélangé