Crise post-électorale: Des ex-com'zone convoqués par la justice ivoirienne

  • 28/12/2014
  • Source : Soir Info
La justice ivoirienne a finalement franchi le pas en convoquant des ex-com'zone pour les entendre dans le cadre de la procédure judiciaire relative à la crise post-électorale.

C'est du moins ce que rapporte Rfi. Dans une de ses éditions du mercredi 24 décembre 2014, la radio française a en effet révélé que des convocations ont été adressées à des ex-chefs de guerre par les juges en charge du dossier de la crise post-électorale ; sans pour autant préciser lesquels de ces ex-chefs de guerre sont dans le collimateur de la justice. Toutefois, le confrère a ajouté qu'aucun de ces come'zone n'a daigné répondre favorablement à la convocation. En clair, ils ont envoyé paître les juges. Depuis, on en est là.

En laissant filtrer une telle information, à quelques jours du procès en assises de Simone Gbagbo et plusieurs autres partisans de Laurent Gbagbo, est-ce une façon pour le pouvoir de faire mentir les accusations de justice sélective portées contre lui ? Dans tous les cas, cette convocation adressée aux ex-com'zone est en soi un acte fort posé par les hommes de loi en charge de faire la lumière sur la guerre post-électrorale de mars-avril 2011. 

C'est en effet la première fois que la cellule spéciale d'enquête et tous ceux qui interviennent dans ce dossier osent orienter leurs enquêtes vers des ex-seigneurs de guerre. C'est sans doute une réponse du régime Ouattara aux pressions et autres accusations des organisations nationales et surtout internationales des droits de l'homme, qui n'ont de cesse de dénoncer une justice à double vitesse.

La dernière Ong à charger les autorités ivoiriennes sur cette question, n'est autre que la Fédération internationale des droits de l'homme Fidh. Dans une interview accordée à Rfi et diffusée mardi 23 décembre 2014, cette Ong s'est insurgée contre le fait que la plupart des personnes poursuivies à ce jour ne sont que des partisans de l'ancien régime Gbagbo.

« 
On est dans le deux poids deux mesures c'est-à-dire que les actes d'instruction qui sont accomplis visent aujourd'hui quasi exclusivement les pro-Gbagbo alors que des actes tout aussi graves peuvent avoir été commis par des pro-Ouattara », a dénoncé Me Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fidh. Et de citer l'exemple de l'arrestation d'Amadé Ouéremi, l'ex-chef milicien, dont le nom a été souvent mêlé aux événements qui ont défiguré (...) Lire La suite sur Linfodrome