Des officiers de la gendarmerie poursuivis pour des faits de ‘’violation de consignes et désertion’’, lors de la crise post-électorale, ont rejeté en bloc, mercredi, devant le tribunal militaire, ces accusations, estimant avoir suivi les ‘’ordres du général Edouard Tiapé Kassaraté, commandant supérieur de la gendarmerie nationale à l’époque.
‘'Nous ne nous reconnaissons pas dans ces faits. Nous étions sous les ordres du général Kassaraté, notre chef hiérarchique'' a déclaré à la barre le Colonel-major Clément Gnahoré Beugré. Selon l'officier supérieur, la déclaration de ‘'ralliement'' faite par leur supérieur ‘'engage la gendarmerie nationale''.
Pour le Commandant Louis Koukougnon, avant le 11 avril 2011 (date de l'arrestation de l'ancien chef de l'Etat Laurent Gbagbo), il n'y avait pas de ‘'consignes''.
‘'C'est à cette date que le Général Kassaraté m'a demandé de coopérer avec les soldats des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN, ex-rébellion) et de participer aux patrouilles mixtes. C'est ainsi que nos frères d'armes de la rébellion et mes éléments ont pu sécuriser la centrale d'Azito ‘'a dit l'ex-commandant de l'Escadron de Yopougon.
‘'Quand le général Kassaraté va au Golf hôtel avec ses étoiles pour faire allégeance, c'est au nom de la gendarmerie nationale, donc nous n'avons ni déserté ni violé de consignes'' a ajouté le Cdt Koukougnon qui se dit ‘'surpris d'être à la barre'', parce que ‘'j'ai fait ce que mon supérieur m'a demandé de faire''.
Pour le Capitaine Roland Yao Kouakou,''il n'y a jamais eu de combats à l'école de la gendarmerie''. Interrogé par le président du tribunal Tahirou Dembélé sur le ‘'coup de fusil'' à l'école, il a répondu que ‘'c'est Séka Séka qui a tiré une balle dans la jambe d'un élève officier qui a refusé de lui donner des munitions''.
Les auditions se poursuivent, jeudi, avec la comparution à la barre du Commandant Anselme Séka Yapo dit Séka Séka, ex-chef de la sécurité de l'ancienne Première Dame Simone Ehivet Gbagbo.
Outre ‘'la violation des consignes'', il est, également, poursuivi pour des faits ‘'d'"assassinat, meurtre, blanchiment d'argent aux fins d'achat d'armes, recrutement de mercenaires, entretien de milices".
La crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011 née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, a fait, officiellement, 3000 morts en Côte d'Ivoire.
HS/ls
Photo à titre d'illustration