«
Il faut que le secteur privé nous donne accès aux scènes de crime. Pourquoi pour ce type de crime, on ne nous ouvrirait pas les portes? Souvent, on n’a pas de réponse du tout. On n’a pas de coopération de Google et Microsoft, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. » a déclaré le M. Ouattara, en marge d’un sommet sur la cybercriminalité qui s’est tenu ce mercredi à l’Institut de police de Nicolet (Canda) avant d'ajouter qu'il aimerait que "
certaines grandes entreprises daignent au minimum jeter un œil aux demandes du service de Lutte contre la cybercriminalité de la Côte d’Ivoire".
Ces grandes sociétés détiendraient des preuves importantes qui seraient pertinentes aux policiers.
Le directeur de la police nationale française et président de Francopol Emile Pérez admet que trop souvent, c’est une fin de non-recevoir lorsque des données sont demandées à des entreprises privées pour fin d’enquête. «
Il ne s’agit pas de mettre de la pression sur ces sociétés par contre. Il s’agit de travailler ensemble, malgré nos intérêts divergents. Il faut établir des passerelles entre les secteurs publics et privés. »
"
Des entreprises comme Facebook et Western Union collaborent mieux, mais les délais restent très longs, 16 jours au minimum", a déploré le policier des enquêtes de fraude en Côte d’Ivoire.
En plus de la non-implication des grandes entreprises, il y a aussi le manque de moyens qui est un handicap à la lutte difficile contre la cybercriminalité en Côte d’Ivoire. Or, le nombre de cas élevé de cyberdélinquance dans ce pays complique les choses.
«
On se bat avec les moyens qu’on a. Même si nos pays sont pauvres, on consacre quand même de l’argent à gérer le problème » déplore le commandant Guelpetchin Ouattara qui n’a que cinq policiers assermentés dans son équipe de lutte contre la cybercriminalité. Il assure néamoins qu’il n’y a pas de réseau de cybercriminalité en Côte d’Ivoire, et que ce milieu n’est pas lié au crime organisé.
Pas à pas, le service de Lutte contre la cybercriminalité est parvenu à instaurer des règles plus strictes en matière de surveillance des connexions Internet dans les cybercafés en Côte d’Ivoire, qui sont des milieux très populaires fréquentés par les jeunes.
En Côte d’Ivoire, les arnaqueurs sont bien souvent des jeunes, âgés entre 16 et 40 ans, ils travaillent seuls ou en petits groupes de 2 ou 3 dans l’objectif de faire un coup d’argent facile.
Selon Guelpetchin Ouattara, l’argent de ce type de criminalité sera bien souvent dépensé dans des plaisirs éphémères comme les boîtes de nuit. Auparavant très présents dans les cybercafés, les escrocs travaillent de plus en plus à partir de connexion privées et mobiles, plus loin des regards.
« Le cyberdélinquant n’est même pas quelqu’un qui est bon en informatique, c’est d’abord un arnaqueur », a conclu M Ouattara.
Le commandant Guelpetchin Ouattara, directeur de l'informatique et des traces technologiques au sein de la police