Dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le navire grec battant pavillon panaméen, le Probo Koala, affrété par la société Trafigura déversait des déchets hautement toxiques de 528 m3 dans la décharge publique d'Akouédo et dans près d'une dizaine d'autres sites à forte densité de population.
Ces déchets toxiques ont provoqué officiellement la mort d'au moins 17 personnes et intoxiqué plus de 100.000 personnes.
La société Trafigura et l'Etat ivoirien ont conclu, le 13 février 2007, un accord à l’amiable dans lequel cette société s'engageait à verser 100 milliards FCFA à l’Etat en échange de l'abandon des poursuites judiciaires.
Outre cette démarche, des actions judiciaires privées ont été engagées par des victimes des déchets toxiques. Les poursuites judicaires des 29.624 victimes regroupées au sein de la Coordination des victimes des déchets toxiques de Côte d'Ivoire (Cnvdt-Ci) et le cabinet d'Avocats anglais Leigh Day and Co ont abouti également à un règlement à l’amiable. Chaque victime appartenant à cette Coordination devrait être indemnisée à hauteur de la somme de 750.000 FCFA.
Si certains ont pu toucher leur indemnité, d'autres attendent encore. Faute d’une mauvaise gestion du dossier par le président de la Coordination, Claude Gohourou. Ce qui fait d’ailleurs l’objet d’un procès juridique enclenché par le Réseau pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques (Renadvidet-Ci) de Charles Koffi.
Le délibéré de ce procès est prévu pour novembre 2014. Ce réseau multiplie des actions afin qu’il y ait une session extraordinaire afin de vider ce dossier. Parallèlement à cette affaire, d'autres actions judiciaires privées sont en cours.
Côté environnemental, la plus importante forme de pollution remarquée après le déversement des déchets toxiques est la pollution de l'air. En effet, des émanations toxiques se sont échappées pendant plusieurs semaines des différents sites pollués.
De plus, selon le Groupe écologiste Greenpeace, les conséquences pourraient s'avérer catastrophiques si les produits déversés devaient atteindre les nappes phréatiques ou le milieu marin. Certains experts mentionnent également la présence d'organochlorés (composé organique).
Ces polluants persistent dans l'environnement et pénètrent la chaîne alimentaire. Jusqu’à présent, plusieurs sites qui devraient être dépollués, ne le sont pas encore. Ce qui laisse craindre de gros risques.
Aboubakar Sangaré
Le navire grec battant pavillon panaméen, le Probo Koala