Déclaration de la Commission nationale des droits de l’homme de Côte d’Ivoire (cndhci) relative à la célébration de la journée internationale de la femme

  • 10/03/2014
  • Source : CNDHCI
En ce jour, les peuples du monde entier commémorent la journée consacrée à la promotion et la protection des droits des femmes.

Le thème de la Journée internationale de la Femme 2014 porte sur « l’Egalité pour les femmes, c’est le progrès pour tous ». Au-delà d’une simple commémoration, il s’agit de la réaffirmation de l’engagement de la communauté nationale et internationale, et de chacun et de chacune de nous, en faveur des droits de l’homme des femmes.

Cependant, les situations de crise violente ou de guerre ou encore de crise économique ou financière dans certains pays, entament la réalisation effective des droits de la femme en rendant les progrès lents ou limités.
 
Ce thème qui procède de l’analyse des progrès accomplis dans la réalisation des huit (8) Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en faveur des femmes et des filles, permet à la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) de faire un nouveau plaidoyer pour les victimes de la crise postélectorale, et particulièrement les femmes et les filles : elles représentent près de 84% des victimes.
 
La Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) est en effet préoccupée par la situation des femmes et des filles, encore aujourd’hui, victimes de préjugés sexistes et de certaines traditions néfastes, justifiant des pratiques telles que le mariage précoce et forcé, la déscolarisation, l’excision, le rapt et la séquestration, la maltraitance, l’abandon et bien d’autres violences.
 
Trois ans après la crise postélectorale, les violations des Droits de l’Homme en tous genres à l’encontre de ces personnes restent importantes, notamment s’agissant des violences sexuelles.

L’ampleur du phénomène est manifeste au travers des données issues de vingt-et-une (21) Plateformes Locales de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (39% en 2011 ; 25% en 2012 et plus de 30% en 2013). Une proportion importante des auteurs des violences sexuelles est constituée de civils, d’inconnus, de voisins, de personnes de l’entourage de la famille et de personnes censées protéger les victimes (éducateurs, enseignants ou tuteurs).
 
La Conférence internationale sur la situation des victimes de la crise ivoirienne, organisée à Abidjan du 12 au 14 février 2014, par l’Expert Indépendant sur la situation des Droits de l’homme en Côte d’Ivoire, Monsieur Doudou Diène, avec la CNDHCI comme partenaire institutionnel, a rappelé l’urgence des réponses à apporter aux victimes. 
 
Les femmes et les filles victimes doivent bénéficier prioritairement des OMD parmi lesquels le droit à l’égalité, le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit à la parole, le droit à la reconstruction, le droit à l’autonomisation, le droit à la justice et aux réparations.
 
C’est pourquoi, la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) se joint à l’ensemble des partenaires nationaux et internationaux pour lancer un vibrant plaidoyer en faveur des droits des femmes et des filles victimes de la crise ivoirienne. 
 
Faisons de la femme et de la jeune fille victime, une cause nationale, car elles méritent que leur soit reconnu, de façon prioritaire et égalitaire, un droit au développement, dans le respect et la dignité. 
Fait à Abidjan, le 8 mars 2014
 
La Présidente
EZOUEHU Paulette BADJO 
Magistrat Hors Hiérarchie