La Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) a été informé par voie de presse que le groupement des éditeurs de la presse privée de Côte d’Ivoire (GEP-CI) envisage un relèvement des prix de vente des quotidiens et des hebdomadaires respectivement de 200fcfa à 300fcfa et 300fcfa à 500fcfa, soit une augmentation de 50% à 66% à partir du 1er Avril.
Si une telle décision est fondée essentiellement sur des soucis de trésorerie du GEP-CI, la COC-CI s’arroge le droit d’y aller contre pour plusieurs raisons.
D’une part, le GEP-CI est plus que conscient de la situation de précarité dans laquelle vivent les consommateurs de Côte d’Ivoire après avoir subi à la fois les crises pétrolières, énergétiques et financières mondiales en 2008-2009 avant de connaître la crise militaro-politique au plan national.
La preuve est que le GEP-CI s’est insurgé contre les pratiques nées de la misère des consommateurs telles que la location des journaux et la revue de presse organisée appelée phénomène "des titrologues". Ainsi, le consommateur exprime clairement son impossibilité financière à acquérir les moyens de l’information à sa disposition dans le contexte actuel.
D’autres part, une augmentation des prix des journaux pour le motif financier évoqué ne saurait être opportun dans les conditions évoquées plus haut vu que le consommateur Ivoirien subi déjà plusieurs augmentations de prix des produits de première nécessité que la presse écrite elle-même relève quotidiennement dans ses articles.
En clair, une augmentation de prix, ne saurait être la solution miracle du GEP-CI pour renflouer ou redresser ses caisses en difficultés. Bien au contraire, cela constituerait une réduction drastique de sa clientèle consommatrice de journaux pouvant empirer la situation financière du GEP-CI.
Par ailleurs, l’augmentation des salaires des fonctionnaires ou le relèvement du Smig en Côte d’Ivoire ne devrait servir de prétexte pour toute augmentation de prix des services et des biens.
Au demeurant, la COC-CI suggère au GEP-CI de sursoir immédiatement à une telle décision inopportune et impopulaire d’augmentation des prix des journaux en les laissant en l’état ; car lire un journal n’est pas une priorité pour le consommateur Ivoirien qui se contente d’être "titrologue".
Ensuite, d’autres moyens de mobilisation de ressources financières devraient être envisagés par le GEP-CI à travers le soutien de l’Etat ou d’autres partenaires financiers privés, locaux ou étrangers.
aussi, la COC-CI saisit l’occasion pour solliciter la vigilance de l’Etat dans sa politique de lutte contre la vie chère en Côte d’Ivoire en réglementant en cas de nécessité et dans la mesure des possibilités légales, réglementaires et économiques, les secteurs sensibles comme le droit à l’information du consommateur en dépit de l’option de la liberté des prix.
Enfin, la COC-CI demande aux consommateurs de la presse écrite d’être solidaire de ses actions présentes et à venir tout en restant sensible aux éventuels appels au boycotte et à l’option de la presse en ligne qui paraît nettement plus adaptée à la situation et aux conditions qui prévalent.
Fait à Abidjan le 27 Mars 2014
Pour la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI)
Le Président du Conseil d’Administration
DOUKOUA GODE
Déclaration de la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire consécutive à la décision d’augmentation des prix des journaux - Photo à titre d'illustration