On avait (presque) oublié l'affaire « Soul to Soul », du célèbre surnom du directeur de protocole de Guillaume Soro, Souleymane Kamaraté Koné. Voilà que le dossier est remis au goût du jour à la faveur d'une interview du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly chez Jeune Afrique.
Dans l'entretien de plusieurs pages, paru cette semaine, plusieurs sujets sont épluchés dont celui….de la découverte d'armes au domicile de Soul to Soul en 2017. Au journaliste qui demande « les conclusions de l'enquête », Amadou Gon Coulibaly répond : « (elle) est toujours en cours. Il y a certes eu une loi d'amnistie, mais elle ne concerne que les personnes et non les faits. Souleymane Kamaraté a donc été amnistié, mais les faits ne sont pas prescrits. Et le procureur poursuit son instruction ». Traduction : le bras droit de Guillaume Soro a certes bénéficié de l'amnistie mais, l'affaire en elle-même suit son cours et pourrait, à tout moment, connaître quelque rebondissement.
Si l'affaire « Soul to Soul » passait jusqu'ici pour un lointain souvenir, c'est précisément parce que le principal intéressé a bénéficié en août 2018, d'une amnistie accordée par le chef de l’État, Alassane Ouattara. La mesure concernait environ 800 personnes et avait été prise à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance du pays. Des personnalités telles que Simone Ehivet Gbagbo, l'ex-Première dame, ou encore Lida Kouassi Moïse, l'ex-sécurocrate de Laurent Gbagbo, condamnées à des peines d'emprisonnement, avaient bénéficié de la mesure d'amnistie.
Soul to Soul, à l'époque, n'avait pas encore été jugé. Mais le collaborateur de Guillaume Soro était détenu à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan. Son tort : une quantité impressionnante d'armes a été découverte, dans la nuit du 14 au 15 mai 2017, dans une résidence lui appartenant à Bouaké.
Le pays était alors en proie à des mutineries menées par des ex-rebelles. Soul to Soul, accusé de complot contre l'autorité de l’État, a été placé sous mandat de dépôt, le lundi 9 octobre 2017. Le directeur du protocole de l'ex-président de l’Assemblée nationale est resté en prison dix mois. Il a recouvré la liberté mercredi 8 août 2018. En homme de l'ombre, l'ambassadeur Soul to Soul est retombé dans la discrétion qui l'a toujours caractérisé.
Kisselminan COULIBALY
Découverte d'armes en 2017, affaire « Soul to Soul » : Ce n'est pas tout à fait fini !