Défense : Des soldats réclament leurs frais de mission

  • 25/10/2013
  • Source : Nord-Sud
Le non-paiement d’arriérés de frais de missions suscite des mécontentements non seulement au sein du ministère de la Défense, mais aussi dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci).

Grogne pour des frais de missions impayés. Des soldats, mécontents et menaçants, se plaignent... De sources proches de ces hommes en treillis, ils réclament le paiement, par la tutelle, le ministère de la Défense, de la somme de dix millions de FCFA.
A quoi correspond cet argent ? Ils ont effectué des missions, ces trois derniers mois, à l’intérieur du pays, avec le ministre auprès du président de la République chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi. Mais jusque-là, le pécule qui devait leur être versé pour ces déplacements reste impayé.

Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que d’autres ‘’frères d’armes‘’ ayant effectué ces mêmes sorties en leur compagnie ont reçu leur per diem. En effet, les marins, les gendarmes, parfois des policiers ou des agents des eaux et forêts, sollicités selon le caractère de la mission, ont été payés à temps. Il arrive même que certains parmi eux, a-t-on appris dans leur sillage, le sont avant de quitter Abidjan.
La différence dans le traitement des hommes en uniforme pourrait s’expliquer par le fait qu’ils n’appartiennent pas tous à une même régie financière. Chaque corporation ayant ses propres caisses, celle de la ‘’Grande muette‘’, le Commissariat des armées autrement appelé l’Intendance, est censée verser la prime en question à ceux à qui elle est destinée.

Soit avant, soit après. Dans tous les cas, une mission accomplie demande décaissement et paiement de frais forfaitaires à celui qui l’a effectuée.
Mais l’information mentionne qu’au dire de ces éléments des forces terrestres, l’Intendance connaîtrait des problèmes de trésorerie liés à un manque de liquidité. Il est curieux, auraient-ils rejeté, qu’un tel argument leur soit mis en avant. Ce d’autant qu’ils seraient bien informés du paiement, récemment, par la même Intendance, des frais de missions d’autres collègues; eux, déplacés par l’état-major des armées.

Saisis du dossier, certains services du ministère disent ne  pas  être informés du ressentiment des soi-disant frustrés et que si elle était avérée, ce n’est pas dans la presse que leur grogne trouverait solution. Côté Intendance, un officiel qui a requis l’anonymat affirme que le ministère est informé du «problème», mais que «l’idéal» serait qu’il «soit réglé» au plus tôt. Seulement, a-t-il nuancé, le montant réclamé «avoisine les 5 millions FCFA» et non celui exigé par les soldats. Jointe par téléphone, une source proche du ministre Paul Koffi confirme le retard mais le lie juste à une question de programmation budgétaire. «Les ressources sont mises à la disposition du ministère pour des périodes bien précises.

Une somme peut venir par exemple pour les besoins d’un mois ou d’un trimestre. Et les fonds disponibles sont alloués à divers chapitres de dépense dont les frais de missions. Mais il arrive que pendant la période indiquée, les missions, pour diverses raisons, sont plus nombreuses que prévu. Dans ces conditions, le surplus de primes est inscrit aux dépenses de la période suivante.
Et elles sont versées prioritairement dès que l’argent est disponible», explique notre interlocuteur qui a souhaité ne pas être cité, mais qui ne manque pas de déplorer un «manque de patience» chez certains agents, particulièrement les soldats du rang concernés. La source précise qu’il n’existe aucune discrimination et que le retard actuel concerne la totalité des personnes qui ont été en mission ces derniers mois pour le compte du ministère de la Défense.

«J’ai fait moi-même des missions à l’intérieur du pays dont les frais ne m’ont pas été encore payés», révèle-t-elle tout en soulignant qu’en attendant le versement des per diem, l’hébergement et la nourriture ont été entièrement pris en charge par le ministère et pour tous. Il ajoute par ailleurs qu’aucun corps n’est privilégié par rapport à un autre. «La police, la gendarmerie et l’armée ont des intendances distinctes et autonomes. Chaque régie fixe les montants de ses primes et les payent selon ses moyens et ses réalités.

Ce que je puis vous dire, c’est qu’à la gendarmerie, les missions ne sont pas aussi nombreuses qu’ailleurs. Donc là-bas, ils ont une marge de manœuvre plus élevée aussi bien pour les montants que pour les délais», a-t-elle informé.
 
 
Bidi Ignace