Sans faux-fuyants, Kinapara Coulibaly, directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd), a répondu aux questions des journalistes, présents, hier, à la Tribune du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (Gepci). C’était au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, en présence du PCA du Bnetd, le ministre Jean-Claude Kouassi et des patrons de presse.
Comme on pouvait s’y attendre, les questions sur la dégradation accentuée des infrastructures routières sur toute l’étendue du territoire ivoirien ont meublé cette édition de la Tribune du Gepci.
A ce propos, le directeur général du Bnetd a indiqué que la dégradation des routes a des causes multiples et diverses, et qu’elle est fonction du type d’intervention qui est fait. La cause première, selon Kinapara Coulibaly, est l’absence d’entretien de ces routes durant de longues années. « La route a une durée de vie limitée et a besoin d’être régulièrement entretenue. Ce qui n’a pas été le cas pour nos routes durant les années de crise que nous avons connues. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on constate des dégradations un peu partout dans le pays », a-t-il expliqué.
S’agissant des dégradations rapides qui sont de plus en plus constatées, le directeur général du Bnetd a indiqué qu’elles sont très souvent fonction du type de travaux à réaliser, et pas, forcément, liées à un mauvais choix de l’opérateur en charge des travaux, ou à la mauvaise qualité du matériau utilisé. Il s’agit donc de les situer dans leur contexte.
« Est-ce que ce sont des travaux neufs qui ont réalisés? ou des travaux de renforcement lourds ? ou encore des travaux légers pour lesquels on a juste besoin de fermer quelques trous en attendant d’avoir le financement nécessaire ? ou est-ce juste une réhabilitation ? C’est en fonction du type d’intervention qu’on peut tirer une conclusion », a-t-il ajouté. Toutefois, le technicien n’a pas manqué de stigmatiser le comportement et l’indiscipline de certaines personnes qui empêchent, par leur installations et constructions anarchiques sur les emprises, l’évacuation et le drainage des eaux. S’agissant des travaux sur le tronçon Singrobo-Yamoussoukro et sur le Boulevard de France redressé, Kinapara Coulibaly a, cependant, précisé que le Bnetd n’a pas été associé à ces premiers travaux qui ont été réalisés. « Par contre pour la reprise des travaux, l’expertise du Bnetd a été demandée et nous intervenons sur ces deux chantiers », s’est-il félicité.
Le système de drainage Un autre problème que Kinapara Coulibaly n’a pas manqué de soulever, c’est l’utilisation qui est faite des infrastructures routières existantes. A l’en croire, si la route a été réalisée sans système de drainage des eaux, sans canalisation, il va de soi que l’eau va stagner sur la chaussée et finira par l’abimer.
« C’est le cas de la commune de Koumassi. Dans cette commune, nous sommes en face d’un gros problème d’assainissement et de drainage. Tant que cela n’est pas réglé, les ouvrages vont toujours se détériorer de façon prématurée. Il faut donc un système de drainage très efficace pour cette commune », a-t-il fait savoir, non sans préciser qu’un plan global a été mis en place en vue de trouver des solutions durables. Intervenant sur le thème « Plan stratégique Bnetd 3.0 : quelle contribution à l’émergence de la Côte d’Ivoire ? », le directeur général a signalé que la vision du Bnetd, c’est de devenir un pôle d’expertise de haut niveau du service de développement et un partenaire privilégié de l’Etat. Pour ce faire, un plan stratégique et opérationnel a été élaboré sur la période 2016-2020.
Ce plan comporte 5 axes stratégiques de transformation, 12 programmes et 32 actions. Pour sa part, Jean-Claude Kouassi, PCA du Bnetd, a invité les populations à faire un « effort de discipline, de propreté morale et physique. » En clair, il les a exhortées à un comportement citoyen. « Les travaux d’assainissement et de drainage coûtent très cher. Quand l’Etat arrive à les réaliser, il faut que les populations arrêtent de jeter les ordures dans les caniveaux pour les boucher. La saleté coûte cher, le désordre coûte cher. Il faut que la population, par son comportement, nous permette de garder ces infrastructures », a-t-il lancé. En outre, le PCA du Bnetd s’est insurgé contre les surcharges des gros camions sur les routes.
« Le niveau élevé de surcharge cause d’énormes problèmes aux routes. Les transporteurs doivent éviter de surcharger les gros camions car ils dégradent trois fois plus vite les routes. Si cela est fait, les routes auront une plus longue durée de vie », a-t-il ajouté. Président du Gepci, Patrice Yao a rappelé que la « Tribune du Gepci », cadre permanant d’échanges, a été initiée pour apporter un plus à l’information, en vue de contribuer à l’émancipation des Ivoiriens.
Kinapara Coulibaly, directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd)