Déguerpissement des "zones à risques" : Boribana, vaste bidonville d’Abidjan, rasé à moitié

  • 03/09/2014
  • Source : AIP
Abidjan - Boribana ou "fin de course" en langue locale malinké, vaste quartier précaire jugé "zone à risques" par le gouvernement ivoirien, a reçu la visite des bulldozers qui ont, depuis mardi, démoli la moitié des habitations, a constaté l’AIP, mercredi.

Faisant partie des plus grands bidonvilles de la capitale économique ivoirienne, Boribana, situé en bordure de lagune, dans la commune d’Attécoubé, a enregistré plusieurs décès en juillet, suite aux inondations provoquées par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville d’Abidjan.
 
Mercredi, tôt le matin, aux environs de 6h 30 mn, des familles s’activaient à faire évacuer leurs bagages. A l’aide de brouettes, de pousse-pousse ou sur la tête, des personnes transportaient des seaux, des ustensiles de cuisine, des appareils électroménagers et des lits, pour les déposer ailleurs ou parfois pour les entasser aux abords de la voie express Yopougon-Plateau. 
 
Plusieurs femmes et enfants en sueur, ballots sur la tête, faisaient des va-et-vient incessants.
 
Certains estiment que le déguerpissement a été brusque.
 
"On nous a surpris, ce n’est qu’hier (lundi) que nous avons été informés", affirme un habitant, quand un membre du comité de gestion, Touré Arouna, plaide pour le recasement des déguerpis.
 
Les populations qui accusent la mairie d’Attécoubé d’avoir encouragé la destruction du site, disent ne plus savoir où loger. " Je ne sais pas où aller avec ma famille", confie un vieil homme assis à côté de ses bagages regroupés dans la ferraille d’un garage automobile du quartier.
 
"La sensibilisation pour quitter le site a été déjà faite", signale en revanche le secrétaire général de la mairie d’Attécoubé, Fangbeu Aimé Diomandé.
 
Suite aux pluies diluviennes de juillet dernier qui ont fait plus d’une trentaine de morts et de nombreux dégâts matériels, le gouvernement ivoirien a décidé de la démolition de 52 quartiers précaires situés dans les zones à risques d’Abidjan.
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