Le mardi 2 septembre 2014, une partie de Boribana, dans la commune d'Attécoubé, a été déguerpie. L'opération se poursuivait, à Cfi, dans le même sous quartier, le mercredi 3 septembre 2014, quand nous y avons fait un tour, dans la matinée.
Le spectacle à nous offert était triste. De fait, des bagages sur la tête, mal attachés, laissant entrevoir des marmites, assiettes... ustensiles de cuisine, seaux, vêtements, des femmes, comme prise de court, à pas vraisemblablement comptés, ne savent pas où se diriger.
Quant aux hommes, ils sont préoccupés à éviter la mise en œuvre du plan diabolique de vol sûrement planifié par des badauds qui suivent leurs faits et gestes. Perdus entre matelas, télévisions, radios, lits, fauteuils, tôles froissées et autres parpaings, ils semblent, pour la plupart, surpris. Hommes, femmes et enfants tentent le tout pour le tout, de sauver les meubles. Ainsi, ceux qui le peuvent, parquent leurs bagages tout le long de la route Plateau- Yopougon.
Un concert de pleurs et de cris ne laisse personne indifférent. Mais, abandonnant leur sort à Dieu, des déguerpis, assis, le menton sur les deux mains, ne savent pas où aller. Aux environs de 11h 30, un ensemble de corps habillés composé de policiers, gendarmes, Frci (Forces républicaines de Côte d'Ivoire), débarque. Les badauds courent dans tous les sens.
Les forces de l'ordre demandent de libérer les bordures de route pour permettre aux véhicules de circuler. L' Imam central de ''la mosquée la paix'' qui doit être détruit, Diabaté Diakité, dit à qui veut l'entendre qu'il n'est pas content des autorités. « Lundi à 15h, nous avons reçu la visite des corps habillés. Ils nous ont dit de faire sortir nos affaires car ils allaient détruire le site.
Nous étions étonnés du fait qu'on ne nous donne pas de délai», fait-il savoir. Même son de cloche pour Bitié Etiabi, propriétaire d'une des maisons démolies. « Nous sommes conscients de l'emplacement de nos maisons mais nous sommes avant tout des êtres humains. On sait que c'est un quartier précaire mais avant de détruire, on doit nous donner des papiers et nous dédommager mais rien de tout cela n'a été fait», souligne-t-il.
Kara Madeleine, vendeuse de légumes de renchérir : « C'est quand la machine est arrivée et qu'elle a commencé à casser qu'on a su qu'elle était là pour démolir le quartier. Actuellement, je ne sais pas où ma maman se trouve. Chacun est allé dormir de son côté. Au moins si un endroit avait été trouvé pour nous reloger ou bien si on nous avait avertis, nous ne serions pas assis en bordure de route avec (...) Lire La suite sur Linfodrome
© AFP par Issouf Sanogo / Démolitions des zones inondables de la commune d’Attécoubé