Depuis le palais des Congrès de Montreuil / KKB révèle : ‘‘J’ai bon espoir pour Blé Goudé, il saura se défendre’’

  • 31/03/2014
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
Le député de Port-Bouët Konan Kouadio Bertin était en meeting le samedi 29 mars au Palais des Congrès de Montreuil, une cité à forte communauté africaine notamment malienne.

Venus de plusieurs endroits, les Ivoiriens et les Ivoiriennes ont répondu en nombre respectable à l'appel de KKB pour l'écouter et lui soumettre certaines interpellations afin de l'inciter à clarifier sa position sur certains points de l'actualité ivoirienne. L'honorable KKB, était satisfait de parler devant un auditoire majoritairement pro-Gbagbo, avec néanmoins la présence de quelques militants du Rdr et du Pdci.

Justifiant le choix de cet auditoire varié, KKB a précisé qu'il ne sert à rien pour l'homme politique de parler devant un auditoire déjà conquis ou acquis à sa cause. Selon lui, l'homme politique doit œuvrer pour briser le mur de méfiance entre les Ivoiriens. Cela exige, estime-t-il, le dialogue et les échanges avec les autres.

Son propos liminaire, ainsi que les échanges avec les membres de l'auditoire ont été des occasions pour KKB de donner sa position sur certains points de l'actualité. Au sujet du recensement général de la population, le député de Port-Bouët a incité les Ivoiriens et les partis politiques à y adhérer.

Il a invité le gouvernement à ne pas refuser de prendre en compte certaines préoccupations du Fpi et de l'opposition, à l'effet de garantir l'implication de tous dans le processus en cours. À ce sujet il dira: "Pour l'instant c'est un simple recensement de la population qui a lieu. Il ne concerne pas la liste électorale. Quand viendra le temps de la liste électorale, vous nous entendrez.

Chaque chose, en son temps ! Et, tout vient à point nommé. Nous attendons, nous sommes vigilants, car quand je dis qu'il faut que le Pdci ait un candidat, ce n'est pas pour faire de la figuration. Le recensement général n'est pas la liste électorale, mais un indicateur pour connaître le nombre de la population. Quand viendra le moment de l'établissement de la liste électorale, nous aviserons".

L'ex-adversaire du président Bédié a asséné ses réserves sur la politique de la chaise vide, et particulièrement sur l'appel au boycott lancé par le Fpi. Afin de mieux s'imprégner de la question et de faire connaître son point de vue, il a annoncé qu'à son retour au pays, il rencontrera aussi le président du Fpi, Pascal Affi NGuessan.

Des membres de son staff, ont ajouté qu'après sa rencontre avec le président du Fpi, KKB pourrait en vue de débloquer le dialogue politique, prendre d'autres initiatives pour la réconciliation entre les Ivoiriens. Invité à se prononcer sur les responsabilités des uns et des autres dans la crise ivoirienne, après une question relative au soutien du président Bédié et du Pdci à Ouattara, le député de Port-Bouët à invité ses interlocuteurs à sortir de cette logique qui consiste à s'accuser et à voir qui a fait le plus de torts à l’un ou à l'autre. Il a rappelé qu'en 1999, des Ivoiriens ont applaudi le coup d'Etat contre le président Bédié.

Et même s'il reconnaît que c'est le Pdci qui, le premier a poussé les Ivoiriens à dire et à penser que le président Ouattara n'est pas Ivoirien avant d'être rejoint par le Fpi qui a repris à son compte le même combat, KKB a révélé que Laurent Gbagbo et le Fpi ont été les premiers à s'allier au Rdr contre le Pdci. Ce rappel, pour l'orateur, est suffisant pour montrer les responsabilités des uns et des autres dans la crise en Côte d’Ivoire.

Cette responsabilité, ainsi que les conséquences que cela entraîne, conduisent souvent à des situations regrettables pour tout le monde. Ainsi, lui-même a été victime des propos tels que : « à chaque ivoirien son blanc » prêtés à Blé Goudé et aux partisans de Laurent Gbagbo, alors qu'il n'a jamais prononcé une telle phrase. Il a révèle que c'est au Ghana,alors qu'il était parti chercher un visa pour Londres, et qu'il se plaignait du désagrément que cette situation entraînait, que son interlocuteur lui a fait la remarque. Concernant Blé Goudé à la Haye, KKB a dit :"Je ne sais pas pourquoi mais, j'ai bon espoir pour Blé Goudé. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai bon espoir pour lui. Du Ghana, il m'avait appelé et on sait ce qu'on s'est dit. Je pense que lui et moi on se reparlera. Il saura se défendre. S'il est coupable, qu'on le condamne. S'il est innocent, il sera libéré. " Il est également revenu sur la question de la candidature du Pdci RDA à la présidentielle de 2015 en ces termes:
" D'une manière ou d'une autre le Pdci aura un candidat. Celui qui va empêcher cela n'est pas encore né. Entre Bédié et moi, ne mettez jamais le doigt. Ne mettez jamais le doigt entre l'arbre et l'écorce. Si Alassane Ouattara était Pdci, moi je n’aurais pas de problème à le proposer, il allait être notre candidat, mais il est Rdr."

Parlant de la mort du mannequin Awa Fadiga, le parlementaire ivoirien a dénoncé l'insécurité, et a estimé pour sa part, que la faute n'est pas au ministre de la Santé, et qu'à ce titre, il n'y a pas lieu de demander sa démission.

Lors de son discours essentiellement axé sur le dialogue, le pardon et la réconciliation, KKB a dit n'avoir pas apprécié l'attitude d'un pro-Gbagbo qui lui a manqué de courtoisie au téléphone, et il a déploré certains écrits sur les réseaux sociaux et la tentative de boycott de son meeting à Montreuil :" Je suis venu, j'ai parlé et le ciel n'est tombé sur la tête de personne. Rien ne vous est arrivé, rien ne m'est arrivé. Alors pourquoi avoir peur de se parler?"

Comme au début, c'est au son de l'hymne national entonné par que le meeting a pris fin. Parmi les personnes présentes dans l'assistance, on notait l'avocate Habiba Touré, conseil de Michel Gbagbo, Jo Mamadou, neveu de Gbagbo, le DG de l'intelligent D'Abidjan Alafé Wakili, Ismaël Agana fils d’Alpha Blondy et de Gnali Geneviève, le député de Bocanda Kramo Kouassi et plusieurs autres membres du staff de KKB. 
 
Oro JP, depuis Paris