Des députés ivoiriens empêchés par la police d’assister à un procès de leur collègue

  • 30/01/2019
  • Source : APA
Des éléments de la police nationale ivoirienne ont empêché mardi des dizaines de députés d’assister au procès de leur collègue, Alain Lobognon, accusé de divulgation de « fausse nouvelle » sur les réseaux sociaux.

A l’entrée du Palais de justice d’Abidjan-Plateau, situé dans le  centre des affaires de la capitale économique ivoirienne, étaient postés  des agents de police, qui ont interdit en fin de matinée les députés,  d’avoir accès à l’institution judiciaire.

Et  ce, durant une demi-heure. Arrivés devant le palais de justice autour de  12h30, des dizaines de députés étaient bloqués, avec leur apparat, sous  un soleil accablant. Jusqu’autour de 13h00, heure prévue pour le procès,  ils n’avaient toujours pas accès à l’édifice.  

Remontés,  les députés ont décidé de se retirer. Faisant mouvement vers le siège  de l’Assemblée nationale, ils ont été rejoints par un lieutenant aux  fins de rebrousser chemin pour prendre part à l’audience, chose qu'ils  ont esquissé. Toutefois, deux députés étaient aperçus au procès.

«  Il faut arrêter d’enfreindre à la démocratie (…). Je pense que ce  procès de la honte est la preuve que la démocratie est en train de  prendre du recul », a dit à la presse Gnangadjomon Koné, député de  Dianra (nord ivoirien), devant le palais de justice.  

«  Nous voulons dire combien de fois nous sommes frustrés et offusqués que  des députés de la Nation soient empêchés d’entrer au palais de justice  », a-t-il lancé,  avant d’ajouter : « on sait qu'étant habillés en  apparat de député, on ne vient pas pour faire de la violence ».   

Malgré  la « passivité » des parlementaires, « on nous empêche d’entrer pour  aller assister à ce procès ; ce que nous réclamons, c’est le respect de  l’Etat de droit, de la Constitution et de la démocratie », a-t-il  poursuivi.  

Le procès du député Alain Lobognon  s’est tenu de 13h15 GMT à 17h15, soit quatre heures de temps. Le  tribunal l’a condamné à 1 an d’emprisonnement et une amende de 300.000  Fcfa. Son Conseil a décidé de faire appel dès mercredi. 

AP/ls/APA