Gagnoa - Plusieurs ex-combattants ont assiégé lundi les locaux de l’antenne de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR) à Gagnoa, pour manifester leur mécontentement face à la longue attente de leurs primes de démobilisation, menaçant de fermer le bureau local, vendredi, si rien n'est fait d'ici là.
Ces ex-combattants réclament 40.000 FCFA de primes de fin de formation non encore versées depuis décembre 2014, ainsi que 800.000 FCFA de primes d’installation que certains attendent depuis 2013.
Ils ont donné jusqu’à vendredi pour le paiement effectif de cet argent, promettant des "heures chaudes" aux agents de l’antenne de l’ADDR Gagnoa et au chef, Mathieu Djédjé Olilo.
"Nous voulons ici et maintenant notre argent, nous sommes lassés d’attendre cet argent à Gagnoa, alors que partout ailleurs nos camarades nous disent qu’ils ont reçu ce qui leur est destiné", soutiennent les démobilisés et miliciens qui ont envahi le bureau ADDR Gagnoa, affirmant qu’ils n’en peuvent plus d’être humiliés par les propriétaires des maisons occupées qui leur réclament à longueur de journée leur loyer.
Ils disent également être menacés de perdre la face devant leurs femmes et leurs enfants à qui ils ne peuvent assurer le minimum vital.
Créée le 08 août 2012, l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation, la réinsertion, la réintégration socio-économique des ex-combattants (ADDR), placée sous l’autorité du Conseil national de sécurité (CNS), a pour mission de contribuer à la restauration de la sécurité, à la consolidation de la paix, à la réconciliation et au développement en Côte d’Ivoire.
Elle est, à ce titre, l’unique organe national chargé de l’orientation générale, la coordination, la supervision et l’exécution des actions en faveur des ex-combattants ainsi que la réhabilitation communautaire dans les zones d’accueil des ex-combattants, rappelle-t-on.
Le chef d’antenne ADDR Gagnoa a réussi à apaiser les esprits surchauffés de ces ex-combattants en leur expliquant, au cas par cas, les acquis et les attentes.
"Au jour d’aujourd’hui, sur 334 personnes, 121 ont leur virement qui est effectif sur leurs comptes bancaires. Ceux-ci percevront leur argent d’ici vendredi, au plus tard. Les 223 autres ont leurs virements effectués, sauf que l’argent n’est pas encore disponible sur leurs comptes, ils devront encore patienter", a dit le chef d’antenne, soulignant que "pour les 77 personnes formées en décembre dernier, les dossiers de 23 d’entre eux ont été agréés par l’ONUCI pour le paiement des 40.000 FCFA, ce qui sera fait par virement bancaire désormais, mais les 54 autres ont leurs dossiers en attente de validation par l’ONUCI, avant que le processus de paiement les concernant soit enclenché."
Pour ces cas-là qui ont fait la formation en civisme et citoyenneté (FCC2), ils seront donc déversés en FCC3, a-t-il rassuré, non sans évoquer quelques problèmes subsistant dans le paiement des 40.000 FCFA au niveau de la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE).
Ja/kp
Photo à titre d'illustration