Deux soldats ont été tués mardi lors de nouvelles violences à Yamoussoukro, capitale de la Côte d'Ivoire, tandis que des fusillades ont été signalées dans plusieurs autres villes du pays où le calme n'est pas revenu depuis la mutinerie, il y a dix jours à Bouaké, de soldats réclamant une hausse de leur solde.
Des habitants de Yamoussoukro ont raconté que des hommes armés portant des uniformes avaient pénétré dans l'armurerie du camp d'entraînement militaire de Zambrako et avaient également fait main basse sur les armes de deux commissariats.
Selon un officier instructeur du camp, la contestation a été lancée par des soldats qui s'entraînaient pour participer à la mission de l'Onu au Mali. Ces militaires protestaient contre le paiement par le gouvernement de primes à un groupe de mutins constitué principalement d'anciens rebelles.
"Ils ont, eux aussi, réclamé des primes", a déclaré cet instructeur s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Deux soldats ont été tués alors qu'ils approchaient d'un camp militaire de la Garde républicaine, unité d'élite de l'armée, a indiqué l'officier ajoutant que plusieurs autres avaient été blessés.
Le gouverneur local tente de négocier, a-t-il ajouté.
Yaya Ouattara, qui dirige le mouvement des jeunes du Rassemblement des républicains (RDR) à Yamoussoukro, a déclaré que des soldats avaient volé plusieurs véhicules gouvernementaux et tiraient des coups de feu en l'air.
"Les gens sont enfermés chez eux. Yamoussoukro est vide", a-t-il dit.
Des coups de feu ont été entendus à Bouaké, deuxième ville du pays, ainsi qu'à Man et Daloa, l'un des principaux centres commerciaux du pays.
Les habitants de ces localités ont dit que ces tirs étaient le fait de gendarmes mais l'information n'a pas pu être confirmée.
Photo:AFP