Le président américain Donald Trump, qui doit se prononcer d'ici le 12 mai, a quasiment décidé de sortir de l'accord nucléaire iranien de 2015. Mais il est encore difficile de dire à ce stade comment il compte procéder.
Le président américain n'a cessé, ces derniers temps, d'étriller l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Donald Trump a déjà quasiment décidé d'en sortir d'ici le 12 mai, mais il est encore difficile de dire à ce stade comment il compte procéder, ont dit mercredi 2 mai deux responsables de la Maison blanche et une source proche de l'administration.
Le pacte international, signé il y a trois ans, a conduit l'Iran à mettre son programme nucléaire en sourdine en échange d'un allègement des sanctions économiques imposées pendant des années à Téhéran.
La tension diplomatique monte à l'approche de l'échéance fixée par le président américain sur l'accord de 2015 signé à Vienne d'un côté par l'Iran et, de l'autre, par les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne. Donald Trump a donné aux signataires européens jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" du texte, faute de quoi il pourrait rétablir les sanctions économiques américaines contre la République islamique.
Vers un retrait "incomplet" de l'accord ?
Si le président américain décidait de mettre un terme aux allégements des sanctions prévues par l'accord, il remettrait de facto ce dernier en cause, au risque de provoquer une vive réaction de l'Iran, qui pourrait décider de reprendre son programme d'armes nucléaires ou de "punir" les alliés des États-Unis en Syrie, en Irak, au Yemen et au Liban.
Un des responsables de la Maison blanche, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, a déclaré qu'il n'était pas exclu que Donald Trump prenne une décision qui s'apparenterait à une sorte de retrait "incomplet" de l'accord, sans préciser quelle forme ceci pourrait prendre.
Benjamin Netanyahou a accusé lundi 30 avril l'Iran d'avoir mené en secret un programme d'armes nucléaires. L'Iran a tourné en dérision les accusations du Premier ministre israélien, tandis que les inspecteurs des Nations unies ont dit que la République islamique avait respecté les termes de l'accord de 2015.
Les "lignes rouges" de Donald Trump inconnues
Le responsable de la Maison blanche déjà cité a déclaré que Donald Trump avait déjà fait "l'essentiel du chemin le menant à un retrait de l'accord", tout en ajoutant qu'il "n'avait pas encore pris la décision". Un deuxième responsable a relevé que les conseillers du président américain n'essayaient pas réellement de le dissuader de sortir de l'accord tant il semble déterminé à prendre cette voie.
Un des principaux points de désaccord entre les États-Unis et les pays européens signataires est celui de la durée d'application de l'accord, Washington souhaitant trouver un moyen de limiter le programme nucléaire iranien une fois que le texte expirera.
La source proche des discussions a relevé que les négociateurs américains étaient paralysés par le fait qu'ils étaient incapables de dire quelles étaient les "lignes rouges" de Donald Trump. Ce dernier pourrait refuser de prolonger l'allègement des sanctions tout en donnant du temps pour négocier davantage avec les Européens.
Il tirerait ainsi parti d'un dispositif de l'accord, qui prévoit une période de 35 jours - renouvelable si tout le monde est d'accord - de vérification si une des parties accuse l'autre de violation des termes.
Avec Reuters
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