Dossier « Gbagbo-Blé Goudé » à la Cpi/ Affi veut rencontrer Ouattara: La réponse du chef de l’État

  • 12/02/2020
  • Source : L'Inter
Présent à La Haye au Pays-Bas où il a suivi, le 6 février 2020, l'audience relative à la levée ou non de la liberté restrictive de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N'guessan, est «meurtri» de la tournure des événements.

Dans son intervention face à la défense de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le 6 février 2020, à la Cpi, Me Jean Pierre Mignard, avocat de l’État de Côte d'Ivoire, a tenu à faire des clarifications concernant l'impact d'une éventuelle libération des accusés sur l'ordre public en Côte d'Ivoire. «Nous sommes avocat d'un gouvernement qui est garant de l'ordre public en Côte d'Ivoire, a-t-il déclaré. C'est la raison pour laquelle, a-t-il demandé à la chambre d'appel, une décision, «la plus sage possible», concernant la demande de reconsidération faite par la défense de Laurent Gbagbo et Blé Goudé sur les restrictions de liberté.

Dans une vidéo de moins d'un quart d'heure disponible sur sa page facebook, l'ancien Premier ministre s'est dit blessé par l'initiative du gouvernement «de venir jusqu'à la Cour pénale internationale demander que le président Gbagbo et Charles Blé Goudé restent en liberté sous conditions». Alors, M. Affi n'entend pas croiser les bras.

A son retour à Abidjan, probablement demain mercredi 12 février 2020, l'ancien Premier ministre entend jouer sa participation pour une réconciliation vraie en Côte d'Ivoire. «On ne peut pas accepter que le gouvernement de Côte d'Ivoire demande, face à la communauté internationale, face à l'histoire de la Côte d'Ivoire, que des dignes fils ce pays quel que soit ce qui s'est passé en 2010-2011, restent pratiquement dans les liens de la détention», a-t-il dénoncé.

Dans la vidéo, le député de Bongouanou sous-préfecture, qui échangeait avec Charles Blé Goudé, dit avoir demandé une audience au chef de l’État relativement à ce dossier. «C'est une situation que je ne peux accepter. Et c'est pourquoi j'ai demandé à le (le président Ouattara) rencontrer. Il a répondu qu'étant donné qu'il est à Addis-Abeba, son vice-président me recevrait jeudi prochain», a indiqué Affi N'Guessan. «Je vais reposer le problème parce qu'il nous appartient, nous que Dieu a permis de rester en liberté, de trouver une issue à tout cela», a insisté le président du Fpi. «Il faut que Ouattara comprenne et nous allons le lui dire», a-t-il ajouté.

Selon le président du conseil régional du Moronou, ce n'est pas en empêchant de «dignes fils» de rentrer dans leur pays que se trouve la solution de la Côte d'Ivoire. «Nous allons agir pour que Ouattara révise sa position, pour que Ouattara comprenne que la Côte d'Ivoire n'est pas un bien privé, c'est une nation. », a fait remarquer Affi N'guessan. «Pour l'intérêt de cette nation, les volontés personnelles doivent se plier au profit de la volonté générale. Et la volonté générale aujourd'hui en Côte d'Ivoire, c'est qu'on tourne la page de tout ce qui s'est passé en 2010-2011. Que la réconciliation nationale soit une réalité, que les fils et les filles de ce pays se retrouvent au-delà de leurs diversités ethniques, régionales, religieuses. Nous ne pouvons pas tolérer de rester à la traîne pendant que les autres construisent. La Côte d'Ivoire est un grand pays», a dit le président du Fpi.

Cyrille DJEDJED