Le ministre égyptien des Affaires étrangères a entamé, dimanche 12 novembre 2017, une tournée en Jordanie et dans cinq pays du Golfe. La sécurité régionale sera au centre des consultations du chef de la diplomatie égyptienne. Une Egypte qui, depuis l’accession du président Sissi au pouvoir en 2014, a retrouvé une partie de son influence arabe.
Son influence, l'Egypte l'avait perdue depuis le début des années 2000, à cause de la sclérose du pouvoir d'un président Moubarak vieillissant, puis des désordres qui ont suivi son abdication en 2011 et de l’hostilité des pays du Golfe, Qatar excepté, aux Frères musulmans.
Dès son arrivée au pouvoir, le président Sissi a annoncé que l’armée égyptienne, la plus puissante de la région, était disposée à intervenir pour défendre les pays du Golfe à l’instant même où ces pays le demanderaient.
Un engagement qui avait valu à l'Egypte de pouvoir acheter à la France des avions Rafale, Mistral et autres navires de guerre grâce aux garanties de l’Arabie saoudite et des Emirats. Des pays avec lesquels l'Egypte a accompli de nombreuses manœuvres aéronavales visant à sécuriser le Golfe contre l’Iran.
Mais l’influence arabe de l'Egypte s’est aussi accrue dans les Territoires palestiniens. Le Caire a réussi une médiation entre le Hamas et le Fatah, les frères ennemis palestiniens.
L’influence égyptienne est également très notable en Libye, que Le Caire considère comme sa profondeur stratégique à l’Ouest, une source de danger du fait du chaos qui a succédé à la chute du régime du colonel Kadhafi.
En costume, le président Abdel Fattah al-Sissi entouré d'officiers. Suez, le 29 octobre 2017. The Egyptian Presidency/Handout via REUTERS