«La corruption, présente dans les domaines des marchés publics, des services fiscaux et les douanes en Afrique de l’ouest et de façon spécifique en Côte d’Ivoire, a des effets néfastes sur la prestation des services, la réalisation des Objectifs de développement durable (Odd), la sécurité et la justice. Cette situation peu élogieuse est d’ailleurs confirmée par Transparency international qui classe la Côte d’Ivoire au 108ème rang sur 176 pays dans sa publication 2016 de l’Indice de perception de la corruption (Ipc). Pour ce qui est du classement de la corruption des pays de la Cedeao, la Côte d'Ivoire se trouve au 7ème rang sur 15», tel est le triste constat que fait l'Association ivoirienne pour la transparence et l'éthique (Aite) dans son ''Rapport général de la conférence internationale sur l'état des lieux de la corruption en Côte d'Ivoire'' dont nous avons reçu copie le 20 juin dernier.
Pour l'Aite, l’ampleur de la corruption reste préoccupante en Côte d’Ivoire. Mais le plus inquiétant, c'est l'absence de statistiques sur le phénomène, statistiques qui pourraient permettre de mesurer son impact sur la qualité de la vie des populations ivoiriennes. En la matière, l'Aite met à l'index la Haute autorité pour la bonne gouvernance, structure étatique chargée de lutter contre cette ''gangrène''. «Malgré l’omniprésence du phénomène de la corruption, il n’existe presque pas de données statistiques fiables sur les faits de corruption en Côte d’Ivoire. Les structures ivoiriennes qui luttent contre la corruption ne disposent guère de données sur la corruption, ou si elles en disposaient, ces données ne sont pas accessibles au public. D’où la difficulté de faire un état des lieux de la corruption en s’appuyant objectivement sur des données empiriques», déplore cette organisation.
Elle a affiché une ''grande surprise'' face à des informations émanant de M. Konaré Samba, chargé d’études à l’Autorité nationale de régulation des marchés publics (Anrmp), qui indiquait que l'institution n’a pas encore été saisie pour faits de corruption dans les processus de passation des marchés publics et que les 201 décisions rendues par elle ne concernent pour la plupart que des délits de falsification de documents dans les appels d’offres. De là, l'Aite tire des conclusions qui laissent présager d'un manque de volonté politique de condamner les personnes qui se rendraient coupables de faits de corruption.
Ce, d'autant plus qu'elle note une amélioration du cadre législatif de la prévention du fléau qui en principe, devrait commencer à donner des résultats appréciables...
Economie : Un rapport fait de graves révélations sur la corruption en Côte d'Ivoire