Le ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique (Menet) a fait de l’éducation de la jeune fille l’une des cordes les plus importantes de son arc.Mais aussi, du maintien de la jeune fille à l’école, un axe prioritaire de son combat pour l’atteinte du point 2 des objectifs du millénaire pour le développement qui stipule bien que d’ici à 2015, il faut donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires mais bien au-delà, finir leur cursus scolaire.
Cette volonté des gouvernants se heurte à un phénomène criant et des plus ignobles dans le milieu scolaire, les grossesses en milieu scolaire. Pour la seule année scolaire 2012/2013, se sont 5076 cas de grossesses qui ont été enregistrés selon la Direction de la planification de l’évaluation et des statistiques (Dpes). Tous les ordres d’enseignement sont touchés (primaire et secondaire) avec une prédominance, malheureusement dans la tranche d’âge de 11 à 15 ans, soit 77%. Les Pics sont observés de la classe de Cm1 à la classe de 3ème. Révèle une étude réalisée par la coordonnatrice de la campagne «Zero grossesse à l’école en Côte d’Ivoire», Mme Haïdara Coulibaly, inspecteur de l’Education nationale.
C’était à l’occasion de la présentation du plan accéléré de réduction des grossesses à l’école 2013-2015 tenue le lundi 16 septembre au cabinet du ministre Kandia. Pour l’Etat, dans sa politique de maintien de la jeune fille à l’école, ces grossesses précoces constituent une véritable contrainte. Car, selon cette étude elles engendrent beaucoup de perditions scolaires avec, dans certains cas, des conséquences sanitaires dramatiques contribuant à l’augmentation du taux de décès materno-infantiles. Au nombre des facteurs favorisants, on peut noter l’éloignement des collèges ; le faible nombre des internats et le fait que 1/3 des filles vivent chez des tuteurs, la précocité des relations sexuelles et des mariages des jeunes. Seules 35,2% des filles de moins de 19 ans déclarent n’avoir jamais eu de rapport sexuel, près de 65% en ont déjà eu.
L’influence négative des médias et l’insuffisance dans l’éducation sexuelle à l’école sont entre autres les facteurs favorisants. A ceux-là s’ajoutent le chantage des enseignants et les détournements de filles par des adultes… Il faut donc agir vite, c’est pourquoi, le projet bénéficie de l’expertise d’un consultant international, en la personne de Babakar Fall.
Education nationale : 5076 cas de grossesses détectés en milieu scolaire - Photo à titre d'illustration