Les élèves filles du secondaire du lycée moderne de Koumassi se sont soulevées, le jeudi 17 octobre 2013, contre la décision de leur proviseur de ne les voir porter que des cheveux courts.
Elles se sont mobilisées pour le lui dire, de vive voix, mais celui-ci ne les a pas écoutées. En tout cas, le lundi 21 octobre 2013, elles ne voulaient toujours pas en entendre parler. Pour elles, si c'est pour avoir de bons résultats que cette décision a été prise, le proviseur peut attendre le bilan du premier trimestre. « Si chez nous les filles, ça ne marche pas, on pourra alors nous aligner. A la rentrée, on nous a demandé des jupes paysannes.
C'est ce que nous portons. Si la décision de se faire couper les cheveux avait été prise à la rentrée, il n'y aurait pas de problème. Mais là, c'est un peut tard », se sont confiées à nous, des filles concernées.
Pour le proviseur Daha Clément, les 616 élèves filles sur un effectif de 4857 élèves ont jusqu'au samedi 26 octobre pour se mettre dans les rangs. « Nous avons tenu un séminaire avec des parents d'élèves, des élèves, des éducateurs, des membres de la direction et des professeurs, le 9 octobre, sur la problématique de l'amélioration des résultats scolaires au lycée moderne de Koumassi.
L'un des ateliers a recommandé que la mesure d'avoir des cheveux courts, jusque-là en cours dans le premier cycle, s'étende au secondaire. Les filles passent plus de temps à faire la coquetterie qu'à étudier. Nous avons alors donné deux semaines aux filles pour avoir des cheveux courts. Autrement, moi-même, je vais couper leurs cheveux si elles franchissent le seuil du portail. J'ai acheté une paire de ciseaux à cet effet », a-t-il expliqué.
Daha Clément a soutenu que l'école est un lieu où on éduque les enfants. Et il y a un règlement intérieur qu'il faut respecter. Si ce n'est pas fait, les sanctions tombent. « Les filles qui ne vont pas venir en classe en raison de la mesure auront zéro, s'il y a des devoirs ou des interrogations.
Cette décision est pareille à celle liée à l'interdiction de l'utilisation du téléphone portable en classe, au port de la jupe paysanne et à la camisole à manche, et pour les garçons, à l'interdiction des pantalons et des chemises qui serrent », a-t-il fait savoir fermement non sans ajouter que les textes du ministère de l'Education nationale laissent libre cours au proviseur de prendre des décisions concernant le second cycle, pour obtenir de bons résultats.
« Je ne suis pas un hors-la-loi. Plusieurs établissements font déjà ce que nous faisons », a conclu Daha Clément.
Dominique FADEGNON
Education nationale : refusant de se couper les cheveux : Des élèves se soulèvent - Photo à titre d'illustration