La pression est du côté du président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, qui a désormais la lourde et historique responsabilité de passer au tamis du droit tous les candidats, pour ne retenir que ceux aptes à briguer la magistrature suprême.
Depuis hier à 18h, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a bouclé la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre avec 19 dossiers de candidatures réceptionnés.
Des étudiants de 28 ans et 30 ans, des chefs de partis politiques, des indépendants et le chef de l’Etat sortant, Alassane Ouattara sont engagés dans la course à la présidence de la République.
Selon une source proche de la CEI, sur les 19 dossiers de candidature reçus, seulement neuf candidats ont pu s’acquitter de la caution de 20 millions de FCFA exigée par la constitution. Après la période d’exception de 2010 soumis à l’accord de paix de Pretoria, le fonctionnement régulier des institutions de la République, à l’occasion des élections de cette année, doit inévitablement passer par le strict respect des dispositions constitutionnelles en vigueur.
Dans le souci d’éviter une éventuelle crise qui mettrait en péril l’avenir du pays et donnerait une légitimité à tous ceux qui brigueraient la magistrature suprême en Côte d’Ivoire.
Le Conseil constitutionnel, seul juge de la constitutionnalité des lois et organe régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics, au regard de l’article 88 de la constitution ivoirienne, a désormais la lourde responsabilité de statuer sur les différentes candidatures déposées chez Youssouf Bakayoko.
Tous les regards sont désormais tournés vers Mamadou Koné, le président du Conseil constitutionnel, qui, au regard des conditions d’éligibilité définies à l’article 35 de la constitution, a la lourde responsabilité, selon l’article 90 de la Constitution ivoirienne de remplir fidèlement sa fonction en toute indépendance et en toute impartialité. « Vu la loi n°2000-513 du 1er août 2000 portant constitution de la Côte d’Ivoire.
Vu le Titre III de la constitution ivoirienne du 1er août 2000 consacré au président de la République.
Vu l’article 35 de la constitution ivoirienne du 1er août 2000.
Vu l’alinéa 2 de l’article 35 de la Constitution ivoirienne du 1er août 2000 qui dispose que « le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante-quinze ans au plus ».
Vu l’alinéa 3 de l’article 35 de la Constitution ivoirienne du 1er aout 2000 qui dispose que « le candidat à l’élection présidentielle doit être ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d'origine ».
Vu l’alinéa 5 de l’article 35 de la Constitution ivoirienne du 1er aout 2000 qui dispose que « le candidat à l’élection présidentielle ne doit s'être jamais prévalu d'une autre nationalité ». A ces conditions d’éligibilité s’ajoutent le bulletin de santé de chaque candidat et une attestation de régularité vis-à-vis des impôts.
Depuis hier donc le sort de la Côte d’Ivoire est entre les mains du Conseil constitutionnel qui a le choix entre dire le droit pour sauver la Côte d’Ivoire d’une autre tragédie électorale après celle de 2010 ou refuser de dire le droit et exposer la Côte d’Ivoire au chaos. Mamadou Koné va-t-il tenir compte des recommandations du peuple de Côte d’Ivoire, des partis d’opposition et des observateurs de la scène politique ivoirienne dont la France et les Etats-Unis, qui exigent le respect scrupuleux de la loi fondamentale ? En attendant le verdict dans 15 jours, la Côte d’Ivoire retient son souffle en cette période de tous les dangers.
Serge A. Badet
Election présidentielle 2015 : 15 jours francs au Conseil constitutionnel pour dire le droit - Photo à titre d'illustration