Les relations entre les deux tendances du Front populaire ivoirien (Fpi) n’en finissent plus d’être pavées de rebondissements.
Las du radicalisme de leur mentor, Aboudrahamane Sangaré, de farouches partisans de Laurent Gbagbo, autrefois arc-boutés à la logique ‘‘Gbagbo ou rien’’, se sont résolus en fin de compte à accepter la main tendue de Pascal Affi N’guessan.
Au risque d’hypothéquer leurs chances aux législatives et élections locales dans leurs régions. C’est ce qu’a révélé une source bien introduite au cœur du système Affi dont nous taisons volontiers le nom.
«Loin de ce qui se dit dans la presse, le rapprochement entre les deux tendances évolue. Les tractations souterraines vont bon train. Beaucoup de frondeurs sont favorables et se préparent pour les législatives.», a-t-elle laissé entendre.
Dans la foulée, poursuit notre informateur, une vague de ralliement est en cours en faveur du camp Affi en vue des consultations générales à venir. Car, dit-il, la belligérance terminée, ces cadres refusent de ternir à jamais leurs carrières politiques sous l’autel d’un pseudo combat pour la dignité du parti.
«Affi n’a jamais trahi. Il faut impérativement tourner cette page honteuse pour engager de nouveaux défis pour le parti.», s’est-il convaincu. Notre interlocuteur de reconnaître que ce revirement de pro-Gbagbo augure la participation d’une mosaïque de candidats indépendants aux prochaines élections. Ce qui lui fait dire que le dernier mot reviendra aux populations.
D’où cette interrogation qui s’impose: Les ‘’frondeurs’’ pourront-ils échapper à leur passé, eux qui se sont tant obstinés à combattre le président statutaire du parti et partant le régime Ouattara, à telle enseigne qu’ils ont décidé de ne participer à aucune élection? A la vérité, ces meneurs de la fronde anti-Affi ont appelé leurs militants à boycotter l’inscription sur les listes électorales.
Par conséquent, ceux-ci ne devraient pas prendre part aux futures échéances. A cela s’ajoute notamment le préalable posé par cette aile radicale, en l’occurrence la libération de Laurent Gbagbo comme condition pour prendre part au jeu démocratique, qui tranche avec la réalité.
Il en est de même pour la libération des prisonniers politiques qui a été mise sur le tapis par ces ultras du camp Sangaré. Ainsi, ils doivent bâtir un argumentaire solide pour expliquer leur revirement spectaculaire, avant de solliciter un contrat de bail avec les électeurs.
Cyrille NAHIN
Photo à titre d'illustration / Aboudramane Sangaré