513 nouveaux villages connectés au réseau électrique en 2013. En tout cas, c’est l’annonce faite récemment par la Compagnie ivoirienne de production d’électricité (Ciprel). C’était à l’occasion de l’inauguration de la centrale d’Azito.
Cette information donne une lueur d’espoir aux Ivoiriens, à cause de la vitesse avec laquelle les villages de Côte d’Ivoire sont électrifiés. Cela ressemble à une politique communicationnelle du régime en place.
Car, cela signifie que ce régime a fait, en moins de trois ans, ce que ces prédécesseurs n’ont pu réaliser en plus de dix ans. De 1960 à 1999, ce sont seulement 1751 villages qui ont été électrifiés, sous Houphouët, soit environ 45 villages électrifiés chaque année. Ce nombre était à 1028 villages en 1990. En 2000, après l’élection du Président Laurent Gbagbo à la tête de l’Etat, le nombre des villages électrifiés va augmenter. Ils étaient à 132 fin 2001.
133 autres verront la lumière l’année suivante. C’est-à-dire en 2002, juste après le déclenchement de la crie ivoirienne de septembre 2002. En 2003, le -projet «araignée» lancé par Henri Konan Bédié et stoppé par le coup d’Etat de décembre 1999 est relancé par le Président Laurent Gbagbo. En 2004, ce sont 125 autres villages qui sont sortis des ténèbres. 135 le seront une année plus tard.
En gros, de 2000 à 2009, le compteur des villages électrifiés était à 890. Egalement, 479 autres localités étaient en chantier au moment de la crise postélectorale. Outre ces réalisations qui étaient faites en grande partie grâce au budget de souveraineté. Il y avait aussi la participation des mairies, les Conseil généraux et des Districts d’Abidjan et de Yamoussoukro.
Ce sont certainement ces 479 localités qui étaient achevés sous le régime de Laurent Gbagbo qui ont été connectés au cours de l’année 2013. Sinon, comment comprendre qu’en si peu de temps, l’Etat puisse connecter 513 villages en douze mois, soit une fréquence de 42 villages chaque mois, soit près de deux villages par jour. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Depuis, les élections municipales et régionales, ces structures décentralisées n’ont pas encore eu véritablement les appuis financiers de l’Etat pour booster le développement des communes et des régions. En annonçant un tel bilan, l’Etat veut tout simplement se donner du coffre.
Joseph Atoumgbré
Electrification de 513 villages en 2013 : encore un autre mensonge - Photo à titre d'illustration