La coupe du monde « Russie 2018 » qui se déroulera au mois de juin prochain à Moscou, est désormais un lointain souvenir pour les Eléphants de Côte d’Ivoire. Et pour cause, les pachydermes ivoiriens sont lourdement tombés face à une sympathique formation des lions de l’Atlas (0-2) ce samedi 11 novembre 2017, au stade Félix Houphouët Boigny. Une défaite qui prive la Côte d’Ivoire d’une quatrième coupe du monde consécutive. Mais si on s’en tient à la piètre prestation des Eléphants lors de leur récente sortie face à une formation "bibéron" des Aigles du Mali, pouvait on véritablement espérer un miracle de nos garçons ?
Le technicien français des lions de l’Atlas, Hervé Renard avait averti qu’il viendrait chercher sa qualification sur les bords de la lagune Ebrié. Il a tenu sa promesse. Au grand dam du public abidjanais qui a effectué massivement le déplacement et qui a cru trop tôt à un miracle des Eléphants.
Une hirondelle nommé Gervinho
S’il y a un Eléphant qui a entretenu l’espoir de toute la Côte d’Ivoire sportive durant cette confrontation, c’est bien Yao Kouassi Gervais alias Gervinho. De tous les joueurs qui ont mérité de la confiance du sélectionneur Marc Wilmots, c’est l’ancien joueur de la Roma qui comme une hirondelle a voulu faire le printemps. Sur le front de l’attaque ivoirienne, Gervinho a multiplié les assauts sur la défense marocaine. Les quinze premières minutes de jeu ont pratiquement été à l’avantage de la Côte d’Ivoire grâce aux assauts répétés du joueur de Hébei China Fortune Fc. Même si les éclaircies du capitaine des Eléphants de Côte d’Ivoire n’ont pas eu les résultats escomptés, Gervinho mérite le respect du public sportif pour avoir donné le meilleur de lui-même en "mouillant" le maillot. Malheureusement pour l’ancien lillois, sont rythme effréné n’a pas souvent été soutenu par le reste de l’équipe.
Gbohouo Sylvain et la défense ivoirienne, une passivité déconcertante !
Une équipe peut ne pas bien jouer et/ou être sujette à une domination cruciale de l’adversaire. Elle trouvera forcement sa résistance dans une défense solidaire ou un gardien aux gants très ferme. Si des gardiens comme Thomas N’kono, Al Batal, Choukri El Ouaer, Badou Zaki, Schmeichel, Bouffon, Neuer et j’en passe, ont fait ou font l’unanimité dans leurs clubs respectifs, c’est bien parce qu’ils font 50% de l’assurance de l’équipe. Un grand gardien sait se faire respecter dans sa surface. Il doit faire peur (au sens propre du terme) tant dans les duels aériens qu’au sol. Déjà face aux Aigles du Mali, Gbohouo Sylvain s’était montré moins rassurant tant sur coup de pieds arrêtés que dans les airs. Mais la naïveté des jeunes attaquants maliens avait été une sacrée chance pour le portier du TP Mazembé qui avait réussi à garder sa cage inviolée.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, face aux attaquants marocains plus futés, les errements de l’ancien gardien du Séwé ont couté deux buts à la Côte d’Ivoire. Bref, les choix défensifs de Marc Wilmots étaient contestables. Et le naufrage collectif des Eléphants de Côte d’Ivoire est à l’avantage du technicien belge qui n’a pas su redistribuer les cartes. En l’absence de Bertrand Eric Bailly suspendu, Wilmots a dû faire face à une autre défection. Celle de Gnangnon Joris. Wilmots a donc été obligé de changer ses plans en associant Deli Simon à Gbamin dans l’axe, repositionnant du coup Kanon sur le flanc gauche de la défense des Eléphants. Le belge aurait dû songer à une paire Kessié-Kanon. Franck Kessié aurait été plus utile à Wilmots dans l’axe pour avoir déjà évolué à ce poste avec les Eléphants. Ramener Aurier dans l’axe pour son expérience était une autre possibilité. La défense ivoirienne, principalement sa charnière centrale a été moins percutante et désunie. On n’a jamais senti la solidarité. Même son de cloche dans le secteur médian qui devait servir de rampe de lancement pour alimenter l’attaque. Les marocains ont gagné la bataille du milieu de terrain devant le trio Kessié-Gradel-Seko Fofana et porté des banderilles dans le dos des latéraux ivoiriens trop portés vers l’offensive.
Le réalisme marocain
Les marocains ont été plus réalistes et ont profité des brèches offertes par la Côte d’Ivoire. Deux coups de pieds arrêtés ont permis aux lions de scorer. La Côte d’Ivoire ne sera pas en Russie. Hervé Renard et le Maroc en ont décidé ainsi. C’est vrai que la Côte d’Ivoire ne méritait pas pareil sort. Mais en même temps, soyons un peu réaliste. Que pouvait ont espérer de cette équipe improvisée ?
Alain Zama
Eliminatoires mondial "Russie 2018": Eléphants, du rêve à la désillusion