Cette formation politique fait partie des quatre petit partis qui, aux côtés du RDR du président Alassane Ouattara et du PDCI d'Henri Konan Bédié, composent la coalition du RHDP au pouvoir depuis 2010. Alors qu'un accord politique pour faire fusionner ces six formations en une seule a été signé le 16 avril, les cadres de l'UPCI ont, à une écrasante majorité refusé samedi de le ratifier.
Ils ont créé la surprise. Réunis samedi lors d'un congrès extraordinaire au Palais de la culture d'Abidjan, les cadres de l'UPCI ont dit « non » au parti unifié à plus de 90%.
Pour Brahima Soro, le président de la petite formation politique, ce rejet s'explique par les frustrations des militants, qui selon lui, estiment que leur parti est marginalisé au profit des deux poids lourds de la coalition lors des échéances électorales, comme lors des sénatoriales du 24 mars.
« Quand on rentre dans un processus d'unification, je pense qu'il s'agit d'un processus inclusif dans lequel chaque parti doit pouvoir se sentir représenté. Mais en ce qui nous concerne, nous n'avons pas eu une seule investiture sur soixante-six. C'est un mauvais signal qui a été donné à nos militants et dans ces conditions-là, ils en ont tiré les conséquences. »
Déjà, en 2016, l'ancien président de l'UPCI, Gnamien Konan avait été limogé du gouvernement après un désaccord sur la nomination des candidats aux législatives.
Ce qui irrite aussi, assure le président actuel, ce sont les déclarations difficilement décryptables du président Ouattara et de son allié Henri Konan Bédié sur la question du parti unifié : « Tous les jours, les grands partis semblent s'accorder et le lendemain se désaccorder. Tous ces discours contradictoires renvoient une mauvaise image de cette coalition et nos militants ne l'ont pas compris. »
Ces frustrations sont-elles partagées par les autres petits partis de la coalition ? Dimanche, les cadres du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), n'ont pas fait de vague et ont adopté les textes. L'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) doit se prononcer le 12 mai et le Mouvement des forces d'avenir (MFA), rongé par des divisions internes, le 19 mai.
Le président ivoirien Alassane Ouattara (G) au côté de son allié, l'ancien chef de l'Etat, Henri Konan Bédié, le 27 octobre. © AFP PHOTO / SIA KAMBOU