Depuis quelques années, les voitures de transport avec chauffeur proposées par les applications Uber et Yango ont investi les rues d’Abidjan. Ce qui n’est pas du goût des taxis classiques qui ont plus de taxes et de frais que leurs collègues conducteurs de VTC. Mardi, les chauffeurs de taxis ont fait grève pour attirer l’attention du gouvernement.
Très difficile ce mercredi de trouver un taxi compteur. Ces véhicules oranges qui sillonnent habituellement la ville ont recouvert leur lampe d’un morceau de plastique ou de tissu pour indiquer qu’ils sont en grève contre les avantages accordés au VTC opérant pour Yango ou Uber.
Ce chauffeur de taxi gréviste explique que ses frais sont beaucoup plus important que ceux des nouveaux venus : « Nous on paye beaucoup de taxes. On paye plus de 43 000 [francs CFA] d'assurance. Le Yango paie une assurance personnelle d'environ 12 000. Et puis la police nous fatigue. Souvent les policiers nous demandent pourquoi vous n'avez pas tel papier. Mais les Yango, les policiers ne les arrêtent pas. »
L’Association des conducteurs de taxis compteurs se dit victime d’une concurrence déloyale du fait de la prise en charge de frais et taxes plus importants que les VTC. Patente, assurance transport, contrôle technique tous les six mois… alors que les chauffeurs Uber et Yango sont soumis à des règles plus souples.
Pour Agathe Té Flan Ouattara, directrice commerciale de TE Car VIP, entreprise partenaire des applications de VTC, la colère des taxis est justifiée, mais précise que sa société est aussi soumise aux charges et à l’impôt. Elle n’est pas surprise par cette grève et déplore un manque d’anticipation de l’État.
La semaine dernière, des discussions avec le ministère des Transports se sont ouvertes. Le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly affirme que la recherche d’un compromis est en cours afin de réguler ce secteur en évolution. En attendant, l’Association des taxis compteurs a suspendu son appel à la grève.
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