En exil au Maroc depuis 2 ans : Marcel Gossio (ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan)

  • 19/11/2013
  • Source : L'Inter
En exil au Maroc depuis deux ans et demi, Marcel Gossio était au stade Mohamed V de Casablanca, pour soutenir les Éléphants lors du match Sénégal-Côte d’Ivoire, comptant pour les barrages de la Coupe du monde 2014, le samedi 16 novembre.

 Dans cet entretien qu'il nous a accordé, l’ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan confirme son retour en Côte d’Ivoire pour bientôt et lance un appel aux Ivoiriens.
 
Monsieur Marcel Gossio, vous venez de suivre la qualification de la Côte d’Ivoire pour la Coupe du monde 2014 au Brésil. Quelles sont vos impressions ?

 
Je suis heureux, la Côte d’Ivoire est qualifiée pour la Coupe du monde 2014 au Brésil, c’est une bonne chose. Il faut dire que nous menions au départ parce qu’on a gagné à Abidjan 3-1. Ils ont bien joué, je pense que nous sommes les meilleurs. Il faut le reconnaître à un moment donné, j’ai eu peur. Mais, quand j’ai vu que les Sénégalais n’arrivaient pas à marquer, j’ai commencé à être convaincu qu’on allait gagner. Le penalty m’a un peu désorienté, mais quelque chose me disait qu’on allait gagner. Parce que nous avons une grande équipe.
 
Vous êtes en exil au Maroc, qu’avez-vous ressenti, lorsque vous avez vu cette équipe des Éléphants sur la pelouse du stade Mohamed V de Casablanca ?

 
Pour quelqu’un qui est resté ici pendant deux ans en exil, j’ai été très fier de retrouver tous les amis, les parents, tous les Ivoiriens qui ont accompagné cette équipe. J’ai vu cette équipe que je vois souvent à la télévision. Je suis très heureux, bientôt on se verra au pays.
 
En effet, on annonce votre retour en Côte d’Ivoire, vous confirmez ?

 
Vous pouvez l’annoncer, je reviens très bientôt en Côte d’Ivoire. J’ai hâte de retourner dans mon pays.
 
De nombreux exilés ne veulent pas rentrer au pays de peur d’être arrêtés, n’avez-vous pas des appréhensions ?

 
Non, je fais confiance aux autorités ivoiriennes.
 
Avez-vous les nouvelles du pays ?

 
J’ai les nouvelles du pays à travers les journaux, la presse. Je sais que la sécurité est revenue, le président de la République a lancé un appel aux exilés de rentrer. Le président Affi N’guessan, du FPI, en a fait de même. Tout cela participe à la réconciliation nationale. C’est une bonne chose.
 
Comment avez-vous vécu ces deux ans d’exil ?

 
Loin du pays, c’est vraiment difficile. Il faut le reconnaître. Je ne souhaite pas l’exil à quelqu’un. Le Maroc est un pays accueillant, les gens sont très sympathiques mais on est toujours mieux chez soi.
 
Vous semblez compter les jours ?

 
Je pense que ce retour se prépare comme ça, comme ce que je suis en train de vivre en ce moment. Quand je vous vois, quand je vois tout ce monde, je sens que je suis sur la route.
 
Que pensez-vous du processus de réconciliation nationale ?

 
Je demande aux Ivoiriens, à mes frères et sœurs de tous participer à la réconciliation nationale. A une réconciliation sincère pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire. Parce que, s’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de développement. Je souhaite que tous ceux qui sont actuellement fâchés, qui ne sont pas contents, vident la haine de leur cœur, tout ce qu’ils gardent comme rancœur. Il faut cultiver le pardon dans notre cœur.
 
Propos recueillis par Alphonse CAMARA (Envoyé spécial à Casablanca)