Les 3 et 4 janvier, à Bruxelles, Laurent Gbagbo a dîné puis déjeuner avec Pascal Affi N’Guessan, à qui il conteste le titre officiel de président du Front populaire ivoirien (Fpi).
Ces retrouvailles ont surpris ses proches et même les autorités ivoiriennes, qui ne les avaient pas anticipées. Les deux hommes ne se fréquentaient plus depuis la chute, en 2011, de celui qui était président.
Selon nos sources, ce rendez-vous a été facilité par Kouamé Oi Kouamé, pionnier du Rassemblement des républicains, l’ancien parti d’Alassane Ouattara. Le frère d’Affi N’Guessan a insisté auprès de son cadet, pour qu’il se réconcilie avec Gbagbo. Laurent Ottro Zirignon, l’oncle de ce dernier, a aussi plaidé en ce sens auprès de son neveu. Cet ex-président de la Société ivoirienne de raffinage fut un membre très influent de la Grande loge de Côte d’Ivoire quand Gbagbo était au pouvoir. Après avoir donné son accord formel pour une rencontre lors du premier week-end du mois de janvier, l’ex-président de Côte d’Ivoire a informé son bras doit, Assoa Adou, le Secrétaire général des « Gbagbo ou rien » (Gor, l’aile dure du Fpi) pour qu’il le rejoigne à Bruxelles. Affi N’Guessan n’avait de son côté informé que son épouse, Angeline Kili.
D’autres personnalités se succèdent régulièrement chez Gbagbo. A la mi-décembre, il avait reçu son ex-ministre Ahoua Don Mello, désormais Conseiller spécial du président guinéen, Alpha Condé, qui rêve de l’investiture du Fpi pour la présidentielle d’octobre. Mais, toujours selon nos sources, l’ex-président lui a clairement expliqué qu’il entendait être le candidat de son parti à cette élection.
En attendant, Laurent Gbagbo a connu une fin d’année mouvementée : il a été contraint de changer momentanément de résidence, après que des proches de Simone Gbagbo ont dévoilé son adresse personnelle sur les réseaux sociaux.
Source : Jeune Afrique (du 12 au 18 janvier 2020)
Laurent Gbagbo