Le parti au pouvoir en Ouganda a annoncé avoir approuvé la candidature du président Yoweri Museveni, 74 ans, pour la présidentielle de 2021, lors de laquelle il briguera un sixième mandat.
Le président ougandais Yoweri Museveni, âgé de 74 ans, a reçu, mercredi 20 février, le feu vert de son parti pour briguer un sixième mandat lors de la présidentielle de 2021.
Dans une résolution adoptée à l'unanimité, le Mouvement de la résistance nationale (NRM) a appelé le chef de l’Etat ougandais, au pouvoir depuis trente-trois ans, à "continuer à diriger le Mouvement et l'État en 2021 et au-delà pour éliminer les freins à la transformation" de ce pays d'Afrique de l'Est.
Cette résolution a été adoptée par le Comité exécutif central du NRM au terme d'une retraite de cinq jours présidée par Yoweri Museveni lui-même dans un hôtel luxueux du parc national de Murchison Falls, dans le nord-ouest du pays.
L'annonce du NRM fait suite à une réforme constitutionnelle controversée, accompagnée de manifestations de l'opposition et de scènes de pugilat au Parlement, qui a supprimé fin 2017 la limite d'âge de 75 ans pour pouvoir être élu président.
L'opposition accuse l’ancien guérilléro qui a pris le pouvoir en 1986, de vouloir rester président "à vie". En juillet 2018, la Cour constitutionnelle avait validé l'amendement et la majorité des observateurs en Ouganda s'attendent à ce que la Cour suprême, saisie par une opposante et un militant des droits de l'homme notamment, fasse de même.
Une soif de changement?
Yoweri Museveni est le seul président que la plupart des Ougandais connaissent dans un pays où un habitant sur deux a moins de 16 ans. Mais la jeunesse ougandaise a récemment montré sa soif de changement en soutenant l'ex-chanteur devenu député Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, dans ses déboires contre le pouvoir. Béret rouge vissé sur la tête, cet artiste a été une des principales figures de proue de la résistance à la suppression de la limite d'âge pour la présidence.
Dans un entretien à la chaîne d'information continue CNN début février, Robert Kyagulanyi avait indiqué "penser sérieusement" à se présenter à la présidentielle de 2021. Le député d'opposition avait été arrêté et inculpé de trahison à la suite du caillassage du convoi du président en marge d'une élection législative partielle à Arua, dans le nord du pays, le 14 août 2018, remportée par le candidat de son parti face à celui du pouvoir.
Avec AFP
Le président Yoweri Museveni à Entebbe, en juin 2018. Sumy Sadruni, AFP