Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le ministre Gnamien Konan, était dans la capitale politique et administrative, Yamoussoukro, pour une visite terrain après son accession à la tête dudit ministère il y a quelques mois.
Ainsi après les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, Coulibaly Gbon de Korhogo, Alassane Ouattara de Bouaké et Lorougnon Guédé de Daloa, c’est l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny qui a accueilli l’illustre hôte du monde universitaire.
Après une visite des différents sites universitaires qui composent cet institut, c’est l’amphithéâtre Ange Barry Battesti qui a servi de cadre à la rencontre entre la tutelle, la direction générale, les étudiants, le corps enseignant et le personnel administratif et technique.
Là, ce fut le maître des lieux, le Dg Koffi N’guessan, qui a donné le ton des discours. Le faisant, il n’a pas manqué d’évoquer le sujet brûlant de l’heure. A savoir « trouver les moyens financiers pour éponger les dettes et accessoires, payer les arriérés de salaires et les frais liés aux glissements catégoriels. » qui font objet de grogne en ce moment au sein de l’institut.
C’est pourquoi Koffi N’guessan intercédera sur ce point suivant « Je me permets de demander au Ministre d’intercéder auprès du ministère du Budget afin d’obtenir la compensation financière liée au déblocage des salaires.
Cela permettra de faire l’appoint de 1.2 milliard destiné au règlement des sommes dues aux différents personnels » a-t-il souhaité non sans évoquer les problèmes de réhabilitation qui mettent encore à mal le fonctionnement des écoles.
Comme lui, Mlle Koffi Yémica, au nom des élèves, Diomandé Abdul Soualio, au nom du personnel administratif et technique, et Pr. Amari Adangba Félix, qui a parlé au nom des enseignants ont insisté sur les problèmes d’ordre infrastructurel. Après avoir écouté attentivement les uns et les autres, Gnamien Konan a pris la parole pour insister sur l’employabilité et la vocation de cette institution créée par Félix Houphouët-Boigny.
« Je suis venu vous réveiller. Car vous à l’Inp-HB, vous ne devez pas vous arrêter à la formation. Vous devez aller jusqu’à la production. Car l’émergence, c’est l’industrialisation, c’est le changement de notre environnement. Ayez donc de l’ambition et de l’imagination. Il nous faut former des fabricants… » a-t-il, d’emblée, dit avant d’ajouter : «
C’est pour ça que maintenant la priorité, c’est l’employabilité. Il faut qu’on arrive à prendre la décision courageuse de supprimer les filières qui ne débouchent sur rien. Et à l’Inp, ici, je suis venu leur dire que vous, vous avez été formatés pour ne pas vous arrêter à la formation. Vous devez aller jusqu’à la production. Ici, on ne devrait même pas poser la question du chômage ou on le prend en entreprise ou il reste à l’Inp-HB pour produire des choses qui sont commercialisables. »
Appel à la solidarité autour du D.G
Ayant eu vent de l’atmosphère délétère qui prévaut en ce moment au sein de l’institution, mauvaise atmosphère due aux arriérés de paiement d’heures supplémentaires et autres, le ministre Gnamien Konan a appelé le corps enseignant au bon ton et à la solidarité autour de leur premier responsable.
« Il n’y a qu’un seul problème, un problème de rappel. Il faut une solidarité autour de votre directeur général jusqu’à ce qu’il démontre lui-même son incapacité à gérer cette institution. Pour le moment, les avis que je reçois des personnes dignes de foi me poussent à penser qu’il faut l’observer. Il faut l’observer et il faut l’aider. Il faut lui laisser le temps de démontrer qu’il ne peut pas faire le travail. Donc aidez-le s’il vous plaît. Aidez-le... » a-t-il plaidé tout en rassurant les uns et les autres que les problèmes seront réglés au fur et à mesure, après l’élaboration d’une matrice d’actions.
Un déficit de 3000 enseignants
Faisant le bilan des tournées effectuées sur les différents sites universitaires avec la presse, le n°1 de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’est voulu clair quant aux différents problèmes qui minent le secteur. A savoir le problème financier et le problème de manque d’enseignants dans les universités. Là-dessus, le ministre a fait savoir ceci : « Le bilan qu’on peut faire, c’est qu’il y a encore beaucoup de besoins.
Donc il faut réfléchir à la question du financement de l’enseignement supérieur. L’Etat fait beaucoup. (…) La question du financement reste au cœur des préoccupations.
A l’issue de cette visite aussi, nous avons constaté que nous avons un déficit énorme au niveau des enseignants. Ce sont des rapports qui existent déjà et ça nous dit que nous avons près de 3000 enseignants à rechercher. Au total, nous pouvons dire qu’il y a des problèmes. Nous allons proposer des solutions pour que le Gouvernement puisse les adopter. Ensemble, nous allons rechercher des solutions. »
Photo d'Archives / Gnamien Konan, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique