Le premier groupe agro-industriel en Afrique de l’Ouest, la Société immobilière et financière de la côte africaine (Sifca) et l’Électricité de France (Edf) ont signé un protocole d’accord pour la construction et l’exploitation d’une centrale électrique d’une puissance de 46 Mw, alimentée par de la biomasse dans la région d’Aboisso, rapporte un communiqué dont Fratmat.info a eu copie, ce mercredi 24 septembre 2014. L’accord a été signé le lundi 22 septembre à Paris et le lancement est prévu en 2015.
"Initié par David Billon, administrateur du groupe Sifca, ce projet sera une première sur le continent africain. Cette unité sera par ailleurs la plus importante centrale à biomasse dans le monde exclusivement alimentée par des résidus de palmier à huile", indique la note.
"Ce projet appelé Biokala répond à deux défis africains et notamment ivoirien: valoriser la biomasse générée par les activités agro-industrielles et répondre aux besoins en énergie dans un continent où le taux d’électrification est de moins de 40%", a expliqué David Billon. "La biomasse collectée constituera par ailleurs une source de revenus complémentaires pour les planteurs de palmiers à huile, ce qui permettra de financer leur approvisionnement en engrais ou une assistance technique afin d’améliorer les rendements. Nous pouvons parler d’un bonus environnemental », a-t-il ajouté.
"Sifca a voulu porter ce projet car il est à l’image de ce que peut apporter l’Afrique : des solutions innovantes pour produire une électricité compétitive avec une énergie non fossile et durable", a indiqué le vice-président de Sifca, Alassane Doumbia. "Nous sommes très heureux qu’un partenaire comme Edf envisage de nous rejoindre car il offre un savoir-faire de très haut niveau", s’est-il réjoui.
Ce protocole d’accord reste soumis à l’approbation des instances de gouvernance des deux parties, qui se donnent un an avant de finaliser un accord de partenariat et un plan de financement.
"Sur 25 ans, cette centrale à biomasse pourrait créer entre 700 et 800 emplois, directs et indirects (principalement pour la collecte de 400 000 tonnes de résidus par an), dégager une trentaine de millions d’euros de revenus supplémentaires dans la filière et favoriser le renouvellement des plantations sur 60 000 hectares", relève la note. Enregistré à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Unfccc), le projet Biokala va aussi générer 160 000 tonnes de crédits-carbone par an.
Esther N’Guessan
Image à titre d'illustration