De 13h à 17h, ce jeudi 5 février, l’axe Abidjan-Bassam était fermé à la circulation. Suite à des rumeurs d'enlèvement d'enfants à Gonzaqueville dans la commune de Port-Bouët, des jeunes ont érigé des barrages sur l’autoroute menant à Grand-Bassam au niveau de Gonzaqueville.
Interrogés, ces jeunes qui ont mis le feu aux pneus pour empêcher toute circulation accusent la police d'avoir exfiltrer le suspect accusé d'avoir enlevé et tué un enfant, selon une des versions des faits. Une autre version diffusée révèle qu'un individu a été arrêté par la population avec deux têtes humaines et un bidon de sang. Vrai ou faux?
En tout cas le suspect qui répond au nom d'Olabi Chérif, la trentaine révolue, a été lynché "à tort" par la population. Il est décédé après son évacuation dans un centre hospitalier, a-t-on appris de source policière.
Par ailleurs, cette même source a affirmé qu'il s'agissait d'une "fausse alerte" au sujet de cette histoire d'enlèvement d'enfants à Gonzaqueville.
Occupé a dégagé la voie, le commissariat du 24ème arrondissement n'était pas accessible dans un premier temps.
Un commissaire d'un autre arrondissement de police joint au téléphone a indiqué que la priorité en pareille circonstance est de rétablir la circulation. Après quoi, la police pourra se prononcer sur les faits.
La psychose ayant envahi le secteur, les établissements scolaires de la zone se sont vidés de leurs occupants. L’on pouvait apercevoir des élèves sur la voie centrale qui tentaient de regagner leur domicile. Ils se faufilaient entre les files de véhicules stationnés. "Nous avons libéré les enfants", affirmait au téléphone un enseignant visiblement à des parents d'élèves.
Un hélicoptère de l’armée ivoirienne a survolé la zone. Ensuite des tirs de gaz lacrymogène ont retenti. Des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs 2) arrivés sur les lieux en renfort aux éléments des commissariats du 24ème et 33ème arrondissements ont réussi à lever les barrages.
Voyant la fin de leur calvaire, de nombreux automobilistes ont salué cette intervention comme un soulagement. "La population aurait dû se masser plutôt devant le commissariat si cette histoire était vraie et non fermer la voie à la circulation", dénonce un chauffeur de minicar. Après le déploiement des forces de sécurité, la circulation a repris aux environs de 17 heures.
CHEICKNA D. Salif
Grave perturbation de la circulation sur l'axe Abidjan Bassam