Venu récemment à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le ministre Gnamien Konan entend faire, de la mission à lui confiée par le Chef de l’Etat un succès. Pour ce faire, il ne veut pas mener seul l’aventure.
Le ministre s’est d’abord entretenu avec les hommes religieux de tendances confondues. Il est allé prendre selon lui leurs conseils avisés ; puis, recevoir des bénédictions. Pour le ministre toute œuvre humaine doit être teintée d’une coloration divine.
Il a en retour partagé avec eux sa vision de l’école ivoirienne, en général, et en particulier de l’enseignement supérieur. Par la suite, il a initié d’autres rencontres non moins importantes. Il s’agit des partis politiques, notamment, le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) et le Mouvement des forces de l’avenir (Mfa).
Ces deux organisations politiques, ont au cours de leurs échanges, réaffirmé leur soutien au ministre dans sa ferme volonté de dépolitiser l’école et en faire un pôle de l’excellence.
Le 7 avril 2014, c’était l’université Félix Houphouët-Boigny (Ufhb) de Cocody qui recevait le ministre Gnamien Konan. A la salle du conseil de l’université, il a eu une séance de travail avec l’équipe de direction, les doyens d’Ufr et les directeurs d’instituts, des centres de recherche et d’école. La présidente de l’institution, le Pr Ly Ramata, a relevé quelques problèmes auxquels sont confrontées les universités publiques.
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Il s’agit particulièrement des difficultés liées à la réhabilitation et aux équipement, notamment, les problèmes de variations électriques qui ne permettent pas de déployer le matériel des travaux pratiques. De l’absence de budget d’équipement et de budget pour la recherche », a-t-elle dit.
Le ministre a, dans son adresse, noté qu’il commençait sa mission avec deux éléments qui sont "l’amour et l’intelligence" « Amour parce que j’ai l’amour de mon pays. Vous devez servir votre pays avec amour. Si nous abordons tous les problèmes de l’université avec désintérêt, nous allons tous trouver des solutions. Intelligence car, sans la matière grise, l’on ne peut rien réussir.
Et puis l’université, c’est le monde de l’intelligence », a-t-il mentionné. Le 8 avril, ce sont le personnel enseignants-chercheurs et chercheurs et le personnel administratif et technique qui ont été écouté par le ministre. Le premier responsable de l’Enseignement supérieur en Côte d’Ivoire, à son tour, a expliqué ses ambitions pour l’université et pour l’école, en général. Il a dit aux enseignants que l’école irrigue toute la nation.
Par conséquent, le destin de la Côte d’Ivoire est entre leurs mains. Il a également mis l’accent sur l’adéquation formation-emploi. «
Il faut former des étudiants pour l’emploi et non le chômage. Les filières que vous avez qui débouchent sur le chômage, il revient à la présidente de les fermer », a-t-il ajouté.
Une semaine-marathon pour l’ex-patron de la Fonction publique car, le 9 avril, il a été reçu par "ses enfants", les étudiants de l’Ufhb. Ceux-ci ont mis en exergue leurs conditions de vie et d’études. En bon "père de famille" le ministre, Gnamien Konan a fait cette déclaration : « Ne vous laissez pas détruire par les difficultés. Si le destin m’a conduit vers vous, c’est pour vous aider.
Toutes les difficultés sont pour vous aider. Il y a ceux qui arrivent à surmonter les difficultés et ceux qui se laissent abattre. La jeunesse se forme mentalement et physiquement. Toutes les difficultés sont surmontables. Etudiez, faites le plus rapidement vos études et allez travailler. Nous allons faire une liste de vos problèmes et dresser un plan d’action. Il y a des solutions qui sont en cours de réalisation ».
Le 10 avril, c’est l’université Nangui Abrogoua qui a ouvert ses portes au ministre. Il alors dit aux enseignants : « La première des choses que nous devons rechercher, c’est une paix durable définitive pour nos universités. Si je réussis à apporter une paix dans nos universités et grandes écoles, j’aurais réussi ma vie. Je donnerai mon maximum. Il faut faire en sorte que la politique sorte de nos universités ».
Après les universités publiques d’Abidjan, le ministre Gnamien Konan a mis le cap sur l’Ecole normale supérieure (Ens), le 14 avril où il a échangé avec le comité de direction, les enseignants, le personnel administratif et technique et les étudiants de l’Ens. A cet effet, le Pr Valy Sidibé, directeur de l’Ecole, a exprimé sa vision de son école : «
Nous rêvons d’une Ens profondément virtuelle avec des démembrements performants dans les régions de notre pays ».
Quant au ministre Gnamien Konan, il a parlé de l’autonomisation de l’école. « Je vous accorde l’autonomisation, la liberté, mais faites votre travail. Notre défi est plus moral qu’intellectuel. Il faut que nous soyons vigilants. L’heure est grave. Le maître doit être exemplaire. Donnez l’exemple par le comportement. » A l’intérieur du pays, l’université Alassane Ouattara de Bouaké a ouvert le bal des universités hors d’Abidjan.
Le ministre a fait savoir au enseignants, aux personnels à la direction et aux étudiants que : « Je veux que l’école de mon pays soit une école d’excellence. Je fais ces tournées pour apporter aux responsables, aux enseignants aux étudiants, la paix.
La paix maintenant, la paix pour toujours dans nos temples du savoir. Plus jamais de tuerie. Plus jamais de viols. Il faut une nouvelle vision et une nouvelle ambition (...) ». Les prochains jours, le ministre Gnamien Konan, poursuivra sa tournée dans les universités Peleforo Gon de Korohgo et Lorougnou Guédé de Daloa.
FOUMSEKE COULIBALY
Enseignement supérieur: le ministre Gnamien Konan affiche ses ambitions après sa nomination - Photo à titre d'illustration