L'Institut ivoirien de l’entreprise (INIE) envisage de lancer, en octobre 2019, un programme visant à financer des projets de Très petites entreprises (TPE) jusqu'à 1,5 million Fcfa, a indiqué samedi son directeur en charge de la Coopération, Moussa Cissé.
M. Cissé s’exprimait à l’occasion de la 2è édition de la Journée de l’entrepreneuriat féminin de l’Indenié Djuablin, tenue le 31 août 2019 à Abengougou, dans l’Est ivoirien, en présence de centaines de femmes, des autorités administratives, coutumières et politiques.
Cette journée a été organisée par le Cepici, le Guichet unique de l’investissement en Côte d'Ivoire, en collaboration avec la Fédération des associations féminines du département d’Abengourou (FAFDA), une faîtière regroupant au moins 65 organisations de femmes.
Le directeur de la Coopération à l’Institut ivoirien de l’entreprise (INIE), structure sous tutelle du secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre, en charge de la promotion de l’Investissement privé, a animé une conférence en plénière sur entrepreneuriat.
Selon M. Cissé, ce projet qui rentre dans le cadre du Programme social du gouvernement ivoirien (PSGouv), devrait permettre de mettre sur pied le projet « Mousso Business, exclusivement pour les femmes de plus de 40 ans et le projet Soutra Business qui est pour les jeunes de 18 à 39 ans ».
« Nos projets concernent de Très petites entreprises, (dont l’appui financier) va jusqu'à 1,5 million de Fcfa maximum », a-t-il précisé, avant d’ajouter que « pour les projets Soutra c’est les jeunes hommes comme femmes de 18 à 39 ans et pour le projet Mousso Business, les femmes plus âgées ».
Pour bénéficier de ce programme, dira-t-il, « il faut être déjà porteur d’une idée que nous allons structurer et tester les ratios économiques pour s’assurer que ces projets sont rentables et viables ». Après une sélection des projets à fort potentiel commercial, les acteurs seront « formés et installés ».
« Dès que les bénéficiaires sont installés, on passe au remboursement du prêt qui leur est consenti », lequel devrait être « remboursé sur une durée maximale de 24 mois », a fait savoir M. Cissé, soulignant que « le lancement officiel se fera en octobre 2019 ».
Il s’agit « de Très petites entreprises qui partent de la vente d’Attieké (un mets très prisé fait à base de semoule de manioc), de jus…qu'on va promouvoir au départ », a-t-il insisté, tout en relevant que la première phase sera l’appel à projets et ensuite la rencontre des acteurs dans les différentes régions.
Les points d’accueil des projets se feront dans les régions, notamment dans les communes. Selon le directeur de la coopération de l’INIE, « celles (les femmes) qui n’ont pas de projets dont les phases pilotes se font à Abidjan actuellement », il leur sera proposé des projets « déjà montés ».
Les montants à demander, conseille-t-il, ne devraient pas être au-delà de ce qui est prévu par les enveloppes budgétaires. L’innovation majeure dans ce projet est le suivi des bénéficiaires, la formation, le renforcement des capacités et l’ajout d’un motivateur, une sorte de parrain qui est un garant moral.
L’INIE prépare actuellement un partenariat avec l’Union des villes et communes de Côte d'Ivoire (Uvicoci). A en croire M. Cissé « il est prévu dans chaque commune 140 Très petites entreprises », ce qui devrait représenter à terme 28.140 micro-entreprises dans les 201 communes du pays.
Ce projet devrait par ailleurs permettre de sortir plusieurs TPE de l’informel grâce à leur formalisation auprès du Cepici (Centre de promotion de l’investissement en Côte d'Ivoire). L’INIE qui travaille en amont, s’occupe d’abord des projets, de leur maturation et leur mise en œuvre.
Adom Hervé Boa, représentant de Emmanuel Essis Esmel, le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, en charge de la promotion de l’Investissement privé, s’est félicité de la mobilisation record des femmes, qui ont été instruites sur les fondements de l’entrepreneuriat.
Il a salué le Programme social du gouvernement (PSGouv) exprimé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara visant à donner davantage une dimension sociale à « l’excellente politique économique mise en œuvre depuis 2011 ».
Le PSGouv adopté par le gouvernement comprend cinq axes stratégiques majeurs et 12 mesures phares. L’axe stratégique 4 est intitulé « Accroître l’accès des jeunes ainsi que des femmes, piliers des familles et des communautés, à des revenus et à un emploi décent et stable ».
Mathurin Ahui, chef de service en charge des investissements directs nationaux au Cepici, a exhorté les femmes à entreprendre, gage d’une autonomie financière. Il a fait remarquer qu' «on prépare l’entrepreneuriat par l’épargne et l’investissement ».
Le Cepici, souligne-t-il, a mis en place un « dispositif d’accompagnement » qui part de la sélection des projets sur appels à projets, à la fourniture de services préférentiels (exonération, facilitation…), et mise en relation avec des réseaux d’Affaires.
Ce projet se veut un pas qualitatif en vue d’accompagner la transformation du potentiel des jeunes et des femmes dans les 31 régions du pays en apportant de la valeur ajoutée à leurs idées. Le protocole d’accompagnement du Cepici va jusqu'à la certification de leurs entreprises.
La journée était placée sous le patronage de M. Essis Esmel qui a dépêché des experts du Cepici et de l’INIE pour soutenir, dans leur élan, ces femmes qui ont eu droit à des partages d’expériences avec des femmes modèles, une séance de collecte de fiches de projets et des rencontres B to B.
Entrepreneuriat: lancement en octobre d’un financement dédié aux TPE en Côte d’Ivoire