Les activités des entreprises dites d’agrobusiness relèvent de l’« escroquerie », a informé, mercredi, le gouvernement, s’appuyant sur les conclusions des enquêtes ouvertes depuis novembre 2016 face à la prolifération de ce type de sociétés.
« Il n’y a pas d’autres noms en français, c’est carrément une cavalerie financière qui est mise en place », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, expliquant le mode de fonctionnement de ces entreprises tel que mis à jour par les investigations.
"Un système"
Les enquêtes selon M Nabagné Koné, révèlent notamment que le système mis en place consiste à utiliser les montants des nouvelles souscriptions pour payer les premiers sociétaires et ainsi de suite, contrairement à ce qu’allèguent les entreprises en question dont "quelques unes seulement (sur 28 listées) disposent à peine de terres même pas mises en valeur".
Le gouvernement, face à la prolifération des entreprises d’agrobusiness et aux risques qu’elles laissaient planer sur le secteur financier d’une part et d'autre part sur les populations, a mis en place, le 4 novembre 2016, un groupe de travail avec pour mission de conduire une étude pour renseigner sur l’ampleur du phénomène, d’en évaluer les risques et ainsi orienter la prise de décision.
28 sociétés
Le groupe a listé un total de « 28 sociétés» dites d’agrobusiness avec un nombre de souscripteurs estimé à « 36 699 » (résidents comme non résidents) pour un montant investi de « 66 milliards de FCFA ». Un montant de « 22,7 milliards » F CFA est disponible sur les comptes de l’ensemble des entreprises là où les promesses de retour sur investissement sont évaluées à « 660 milliards F CFA » à en croire le porte-parole du gouvernement.
« Voyez c’est très simple vous avez 66 milliards de F CFA investi par les populations. Aujourd’hui sur les comptes nous retrouvons 22,7 milliards F CFA et ces personnes promettent payer 660 milliards à leurs souscripteurs », a-t-il fait remarquer, réaffirmant la thèse de l’escroquerie.
Face à la prolifération des entreprises dites d’agro-business et aux risques que celles-ci pourraient faire courir au secteur financier et aux populations, un groupe de travail a été mis en place en novembre 2016 avec pour mission, de conduire une étude permettant d’informer les plus hautes autorités sur l’ampleur du phénomène, d’en évaluer les risques et de prendre les décisions appropriées.
« Ce groupe de travail comprenait notamment le Trésor Public, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), la Direction de la Police économique et financière (DPEF), le Centre National de Recherche agronomique », a expliqué M. Koné à l’issue d’un Conseil de ministres.
Avec AIP, APA
Photo:Ahopol / Le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné