Abidjan - La Côte d’Ivoire compte 23 millions d’habitants, dont 5,4 millions d’étrangers et 8 à 9 millions d’Ivoiriens majeurs, potentiellement en mesure de voter aux élections de 2015, selon les résultats du premier recensement national en 16 ans dévoilés mardi.
Près de 78% de la population a moins de 35 ans, ce qui fait de la Côte d’Ivoire un pays "relativement jeune", a relevé Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, au terme d’un conseil des ministres.
Avec 5,4 millions d’étrangers vivant sur son sol, la Côte d’Ivoire "continue d’être un gros pays d’immigration", a poursuivi M. Koné lors d’une conférence de presse.
Entre 8 et 9 millions d’Ivoiriens ont plus de 18 ans, a ensuite déclaré le porte-parole à l’AFP. Un chiffre très important car il indique le nombre d’électeurs potentiels pour la présidentielle de 2015.
"Mais il faut que tous ceux-là s’inscrivent pour en faire des électeurs", a observé une source proche du dossier, ajoutant que les listes électorales étaient d’ores et déjà "ouvertes".
La Côte d’Ivoire a tenu au printemps dernier son premier recensement depuis 16 ans, une opération boycottée par l’opposition, qui y voyait une manière pour le pouvoir d’accroître le nombre de ses électeurs avant le scrutin d’octobre 2015.
L’impact politique de cette enquête nationale s’annonce fort dans un pays où moins de 6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes à la présidentielle de 2010, quand Alassane Ouattara l’avait emporté sur Laurent Gbagbo.
Les violences postélectorales, causées par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara, avaient fait plus de 3.000 morts entre décembre 2010 et avril 2011.
Elles avaient constitué l’épilogue d’une décennie de crise politico-militaire, marquée par la partition du pays pendant plus de huit ans, après un coup d’Etat manqué contre Laurent Gbagbo en septembre 2002.
La nationalité et la notion d’"ivoirité" ont été au coeur de la crise ivoirienne. M. Ouattara s’était retiré de la course à la présidentielle de 1995, attaqué sur ses origines burkinabè présumées.
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Bruno Koné, ministre des Technologie de l’information et de la communication (TIC), porte parole du gouvernement