Les personnes en situation de doublons biométriques ou alphanumériques constituent, une épine pour l’Office national d’identification, dans la production des Cartes nationales d’identité.
Ces personnes sont étiquetées comme des personnes s’étant fait enrôler plus d’une fois avec des données comportant des anomalies. Plus de 100 000 personnes sont concernées. L’Oni a décidé de les recevoir pour les aider à entrer dans la normalité. Le directeur des opérations de l’Oni, Pépé Richard, s’explique.
On entend parler de cas de doublons. De quoi s’agit-il ?
Dans le cadre des activités de l’office national d’identification en abrégé oni, et plus particulièrement en matière d’identification des personnes physiques, la notion de doublon est évoquée lorsqu’une personne s’est fait enrôler deux fois. Il existe 3 types de doublons selon le critère de comparaison des données collectées à l’enrôlement :
a) doublons biométriques
b) doublons alphanumériques
c) doublons pièces
Pouvez-vous nous donner plus de précision sur ces termes ?
Les doublons biométriques sont détectés à partir de la comparaison des données biométriques. Ici, il s’agit des empreintes digitales. Les doublons biométriques concernent donc les individus enrôlés plus d’une fois et dont les empreintes digitales sont identiques. Les doublons alphanumériques sont repérés à partir de la comparaison des données alphanumériques. Les données alphanumériques sont constituées de toutes les données du pétitionnaire collectées à l’enrôlement, autres que les empreintes digitales, la photo et la signature. Par exemple : le nom, les prénoms, la date de naissance, le lieu de naissance, etc... Les doublons alphanumériques concernent donc les individus enrôlés plus d’une fois et dont les données alphanumériques sont identiques. Les doublons pièces sont mis en évidence à partir de la comparaison entre les données relatives aux pièces fournies notamment l’extrait d’acte de naissance.
Quel est l’ampleur de ce phénomène ?
A la date du 31 janvier 2018, l’oni a enregistré depuis la reprise de l’identification en juillet 2014 :
- 27990 doublons alphanumériques
- 88102 doublons biométriques
- 729 doublons pièce.
Y-a-t-il un lien entre ces différents types de doublons ?
Effectivement. En analysant les caractéristiques de ces doublons et en se fondant sur la théorie des ensembles, on constate qu’il existe des liens entre ces différents cas de doublons, je dirai une intersection entre les ensembles qu’ils constituent. Des individus sont à la fois en doublons biométriques, en doublons alphanumériques et en doublons pièce. Ils représentent des cas de doublons dits « parfaits » : les empreintes et les données alphanumériques sont identiques.
Certains individus sont en doublons biométriques et non en doublons alphanumériques. Ils sont catégorisés comme des cas de doublons biométriques imparfaits : les empreintes sont identiques alors que les données alphanumériques sont différentes. Viennent enfin les individus qui sont répertoriés comme étant en doublons alphanumériques sans être en doublons biométriques. Ils sont classés comme des cas de doublons alphanumériques imparfaits : les données alphanumériques sont identiques tandis que les empreintes sont différentes. Ces explications sont plus compréhensives à partir d’un schéma...
Etat civil en Côte d'Ivoire: Plus de 100 000 personnes en situation de doublons