La Cour pénale internationale est depuis quelques jours dans le box des accusés. Des révélations choc du site français Mediapart sur les pratiques “répréhensibles” de l’ancien procureur Luis Moreno Ocampo ont placé la justice internationale en position indélicate. Face à la tempête médiatique, Fatou Bensouda, procureure de la Cour a décidé de sortir de son silence.
Un communiqué publié ce jeudi et signé de la procureure tente d’apporter la réplique aux allégations de Mediapart. “Mon Bureau a déjà indiqué qu’il n’avait pris aucun contact avec l’ancien Procureur de la CPI, M. Ocampo, sollicité aucun conseil de sa part ni collaboré avec lui au sujet des situations ou des affaires traitées par le Bureau ou engagées devant la Cour depuis que j’ai pris mes fonctions de Procureur”, a signifié Fatou Bensouda en réponse aux déclarations selon lesquelles elle aurait été sous influence de son prédécesseur Luis Moreno Ocampo sur certains dossiers.
Alors que l’intégrité de la Cour est aujourd’hui remise en question, Mme Bensouda précise que son bureau a toujours travaillé “en toute indépendance, impartialité et objectivité, dans le strict respect des dispositions du Statut de Rome.”
Par ailleurs, Fatou Bensouda fait savoir qu’une enquête complète va être ouverte sur les allégations publiées dans les médias contre deux membres de son bureau.
“En ma qualité de procureur, l’inquiétude me gagne et je prends ces allégations très au sérieux”, a affirmé Fatou Bensouda, tout en appelant à “s’abstenir de toute spéculation” et à “respecter la procédure”.
Depuis vendredi dernier, des articles parus dans certains médias visent l’ancien procureur de la CPI en se fondant “sur 40.000 documents, y compris des courriels privés” et s’intéressent à des “transactions financières privées” de M. Ocampo selon la Cour, qui dit “ne pas être au fait” de cela.
Fatou Bensouda réagit aux accusations contre la CPI et son prédécesseur - Photo à titre d'illustration