Un autre acte fort du président Ouattara en faveur de la décrispation. Résolument engagé sur le chemin de la restauration de la paix en Côte d’Ivoire, de la cohésion sociale et de réconciliation nationale, le premier citoyen ivoirien multiplie les actes forts pour la décrispation de la situation politique sur les bords de la lagune ébrié. Afin de traduire en réalité son rêve de bâtir une Côte d’Ivoire paisible où la division, la méfiance et la défiance n’ont pas leur place, portée par son programme de société baptisé ‘’vivre ensemble’’. En bon disciple du premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara met, en effet, le dialogue entre Ivoiriens au c?ur du combat du développement et de la prospérité de son pays. Ainsi, dès sa prise du pouvoir en avril 2011, il n’a pas hésité à tendre la main à son opposition pour des négociations sincères, dans le but de résoudre de manière définitive des questions qui divisent. Discours conciliants, actes de rassemblement nécessaires, instruments et cadres pour favoriser le rapprochement entre les Ivoiriens de tout bords politiques, religieux, ethniques…, le locataire du palais présidentiel ne ménage aucun effort.
C’est ainsi qu’au lendemain du 11 avril 2011, date à laquelle l’ex-président Laurent Gbagbo a été déchu, Mamadou Koulibaly, alors personnalité en vue de l’ancienne majorité présidentielle a été l’un des premiers à être reçus par le nouveau président de la République. Après les turbulences de fin de guerre, après le gouvernement d’urgence et pour donner corps à sa promesse électorale d’associer toutes les sensibilités politiques à la gestion du pouvoir, le chef de l’Etat a tendu les deux mains au FPI, lui demandant d’entrer dans le gouvernement. Les Ivoiriens et autres observateurs de la vie politique nationale se souviennent encore des tergiversations des responsables intérimaires de ce parti, allant de préalables en préalables, pour, en définitive, refuser d’entrer dans le gouvernement. Et pourtant, ce n’est pas la bonne foi du pouvoir qui a fait défaut. Le solde de la subvention de l’Etat de leur parti a été versé. Cela représentait une rondelette somme de 125millions de FCFA. Certains de leurs cadres détenus ont été élargis et des comptes ont été dégelés. Malgré tout, le FPI n’a pas voulu franchir le pas. Et a également boycotté les élections législatives du 11 décembre 2011. Cependant, le président Ouattara n’a pas lâché prise. Toujours enclin au dialogue qui est comme le disait Félix Houphouët-Boigny l’arme des forts et non des faibles, il propose par l’entremise de son Premier ministre d’alors, Ahoussou Kouadio Jeannot, un cadre de dialogue permanent (CPD) à l’opposition pour l’amorce du dialogue républicain. Pendant que 11 partis membres de l’ex-LMP ont applaudi l’initiative du pouvoir des deux mains, le FPI se taillant un costume de parti particulier différent, dit-il, ‘’des petits partis’’ a refusé la table des négociations pour exiger un dialogue direct. Toutefois une délégation du parti bleu qualifiée d’observatrice était présente à l’ouverture du dialogue en avril 2012 à Grand-Bassam. Les négociations entamées, les 11 partis de l’opposition sollicitent la mise en liberté des prisonniers pro-Gbagbo, le retour des exilés, le financement des partis politiques…
En face, le gouvernement a promis examiner le chapelet des revendications avant de donner suite aux différentes questions soulevées. Pendant ce temps, le FPI a obtenu son dialogue direct le 17 janvier 2013, sous l’égide du nouveau Premier ministre, Daniel Kablan Duncan. Sur les deux fronts, l’équipe gouvernementale s’active pour satisfaire les préalables à la réconciliation nationale posés de part et d’autre. Et le 20 décembre 2012, le dialogue au sein du cadre permanent porte ses premiers fruits. La justice ivoirienne a décidé de mettre en liberté provisoire Gilbert Marie Aké N’gbo, le Premier ministre du gouvernement fantoche de Laurent Gbagbo, les anciens ministres Désiré Dallo, Christine Adjobi et Jean-Jacques Béchio, le syndicaliste Basile Mahan Gahé, Norbert Gnahoua Zibrabi, Maho Glofiéhi, un chef de milice de l’Ouest, et le commandant Dua Kouassi, ex-aide de camp de l’ancien homme fort d’Abidjan. Ce geste n’a cependant pas amené le FPI à la raison qui a fait échouer les discussions du dialogue direct avec toujours ces conditions irrationnelles. Mais le gouvernement qui a eu des acquis avec les 11 partis de l’opposition au sein du CPD tient à la concrétisation des promesses faites. Et le 7 aout 2013, 14 prisonniers pro-Gbagbo dont Pascal Affi N’Guessan, Aboudramane Sangaré, Bro Grébé Géneviève… ont été libérés provisoirement par la justice. «Vous avez demandé la libération des prisonniers politiques. Aujourd’hui, à l’exception de Simone Gbagbo et de Blé Goudé aucune personnalité politique n’est encore dans les liens de la détention. Vous avez demandé le retour des exilés. Les choses évoluent bien. Vous avez également demandé le financement des partis politiques. Le gouvernement présentera un projet de loi sur la question en conseil des ministres pour adoption avant transmission à l’Assemblée nationale», a rassuré le Premier ministre Daniel Kablan Duncan le 6 septembre dernier, à la reprise des discussions du CPD. C’est fait. Le projet de loi a été adopté avant-hier en conseil des ministres et octroie 2 milliards de FCFA aux partis politiques. Encore un autre acte fort du pouvoir pour l’apaisement de la situation et l’avènement d’une réconciliation vraie en Côte d’Ivoire. L’opposition dans son ensemble apprécie-t-elle les énormes efforts du président de la République, Alassane Ouattara et son gouvernement consentis pour lever tous les barrages qui obstruent la voie de la paix? Toute la question est là.
Lacina Ouattara
Financement des partis politiques : 2 milliards alloués aux partis politiques. - Photo à titre d'illustration