Selon la décision de justice rendue vendredi dernier, il est interdit à "Sangaré, Douaty et leurs camarades d'utiliser le logo et le sigle du Fpi et de poser des actes au nom de cette formation politique. Ce, sous peine de débourser une amende de 10 millions de fcfa par acte'' et «chaque fois qu'ils le feraient». Affi a remporté la bataille contre ses adversaires et a désormais les coudées franches pour mener à bien les affaires à la tête du parti de Laurent Gbagbo.
Cette liberté d'agir, pour l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, n'a qu'un seul objectif pour l'instant : les élections présidentielles de 2015. «Les élections vous donnent l'occasion de vous projeter sur le terrain, de conserver votre électorat, parfois, de l'élargir et si vous pouvez, avoir des chances de gagner. Mais, même si vous ne gagnez pas, vous progressez en termes d'implantation», répète-t-il souvent aux militants du Fpi. Cette reconnaissance juridique octroie au président de ce parti le contrôle des comptes du parti, au moment où le gouvernement vient d'annoncer son intention de participer au financement des formations politiques comme le prévoit la loi. Selon des indiscrétions livrées sur le site jeuneafrique.com, Affi réclamerait, d'ailleurs, trois milliards de Fcfa d'arriérés au gouvernement, cela au titre de ce financement pour les années de 2007 à 2012. Une manne qui pourrait connaître une hausse, si l'on prend le financement pour les années 2013 et 2014. «Il fallait s'accorder sur un certain nombre d'éléments. Les détails techniques, les clés de répartitions ... ont été étudiés», précise une source proche du dossier. Selon toujours cette source, les critères ont été définis et les sommes que percevra chaque parti politique seront révélées dans les prochaines heures.
Cette nouvelle donne, favorable à l'héritier politique de Laurent Gbagbo, ne laisserait pas ses adversaires internes au Fpi sans réaction. La tendance Sangaré se trouve dans l'embarras. Mais pour elle, pas question de laisser la situation en l'état. Leur première réaction a été de modifier leur organigramme. Sangaré Abou Drahamane et Alphonse Douaty ont été remplacés respectivement aux postes de "président par intérim" et de "secrétaire général" du parti par Laurent Akoun et Koné Boubacar (ex -directeur du protocole de Laurent Gbagbo). «Cette décision est purement pratique. Sangaré et Douaty étant tous les deux visés par la décision de justice, ils ne pouvaient plus exercer ces fonctions. Mais dans les faits, Sangaré est toujours le patron », a déclaré un proche du camp Sangaré, cité par jeuneafrique.com. A charge pour lui de définir la nouvelle stratégie des frondeurs.
Pour le moment, rien n'a filtré des intentions de Sangaré, indique le journal. Mais, selon des bruits qui circulent, une réunion de la nouvelle direction sous Akoun Laurent doit se tenir dans cette semaine, afin de définir les nouvelles méthodes de lutte. «Le but est de tout faire pour continuer à gêner Affi. Il faut aussi refuser le retour à la clandestinité, refuser que notre tendance ne puisse pas s'exprimer», poursuit le proche (...) Lire La suite sur Linfodrome
Pascal Affi N’guessan