Y aura-t-il vraiment une augmentation des salaires des fonctionnaires cette fin de mois de janvier 2014 ? Cette question, beaucoup de personnes se la posent. Cela, depuis que le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Gnamien Konan, a expliqué devant la presse, le jeudi 16 janvier 2014, les notions de revalorisation et de déblocage des avancements de salaire des fonctionnaires.
En tout cas, pour le Gouvernement, il y aura une augmentation de salaire au taux moyen de 12 %, cette fin de mois de janvier. Et de justifier cette affirmation par le fait que les enseignants, les agents des affaires maritimes et portuaires, les surveillants des établissements pénitentiaires, les agents techniques des Eaux et forêts, les personnels du secteur de la santé, les agents de douanes, des membres du corps diplomatique et les magistrats, verront s'appliquer, les mesures de revalorisation entérinées par décrets depuis 2007. Ils seront donc pris en charge à 100 %.
En ce qui concerne les enseignants, par exemple, l'ex-président Gbagbo leur avait fait payer 50 % des effets financiers du reclassement, le Président Alassane, 25 % l'an dernier et cette année (janvier 2014) il versera le reste des 25 %.
A ceux-là, pour bétonner son argumentaire, le Gouvernement ajoute les cadres supérieurs et personnels techniques de la santé qui profiteront d'une bonification indiciaire respectivement de 400 et 150 points, décidée en 2013, la promotion de fonctionnaires du grade A4 au grade A5 et la bonification indiciaire respectivement de 150 points et 100 points pour les ingénieurs et techniciens autres que les informaticiens. Il convient d'indiquer que cette dernière catégorie est la seule qui bénéficiera de déblocage des avancements de salaires bloqués depuis 1988.
Comme on le voit, si le Gouvernement soutient qu'il y aura une augmentation de salaire, c'est parce que pour lui, en arithmétique, 2 ajoutés à 1 font 3 : il y a un pas en avant. Mais pour les fonctionnaires, on ne peut pas appeler « augmentation » un droit qui plus est, a été obtenu de haute lutte, à la suite de plusieurs grèves. Pour eux, une augmentation de salaire suppose que toutes les soldes fassent un bond en avant.
Ce qui signifie, un peu comme le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui est passé de 36 607 francs Cfa à 60 mille francs Cfa que tous les salaires devraient bouger, selon un taux connu. Or dans le cas d'espèce, les 12 % avancés par le Gouvernement sont un taux moyen d'augmentation de salaire. On l'aura compris, « le salaire augmentera selon le camp où on se situe ».Un simple jeu de mot.
Dominique FADEGNON
Fonction publique: la vérité sur l'augmentation des salaires. - Photo à titre d'illustration