« Plus de 500 fonctionnaires sont sans salaire depuis deux mois. Leurs salaires ont été mis sous contrôle par Gnamien Konan, le ministre de la Fonction publique.
Tout simplement parce qu’ils n’ont pas été notés par voie électronique par leur supérieur hiérarchique. Ces fonctionnaires sont soumis à des procédures inexplicables. Nous exigeons du pouvoir que leurs salaires soient remis en place avant le 31 décembre prochain. Arrêtons de martyriser les fonctionnaires sous prétexte de faire des contrôles qui n’en finissent jamais.
Aujourd’hui, c’est le martyre et la misère que vivent les fonctionnaires de Côte d’Ivoire ». Cet avertissement, voire cet ultimatum a été lancé hier au gouvernement par Gnagna Zadi, président de la plate-forme des organisations syndicales de la Fonction publique, à l’ouverture du 3ème congrès ordinaire de la Coordination des enseignants de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Ceeppci) qui s’est ouvert à l’auditorium de la Caisse de stabilisation au Plateau.
Après avoir fait le bilan selon lui positif des luttes qu’il a menées sous sa mandature quinquennale (2008-2013) pour aboutir au paiement des arriérés du rappel du Cap de 1988 à 1992 , Bli Blé David, le secrétaire général sortant de cette coordination a appelé les syndicats du secteur éducation/formation à retrousser les manches pour d’autres batailles syndicales.
Arracher au pouvoir en place un calendrier de paiement du stock des arriérés, le déblocage des avancements. La lutte contre la précarité des fonctionnaires ivoiriens en général et des enseignants en particulier fait partie, a-t-il précisé, de ses grandes actions à mener.
Selon Bli Blé David, l’Etat qui prenait en charge la santé de ses fonctionnaires et agents s’est totalement désengagé à la fin des années 70, laissant ainsi ses employés livrés à eux-mêmes.
« Pire à la Mugefci, l’Etat de Côte d’Ivoire ne remplit pas son devoir. Il n’a jamais payé la part patronale et la subvention d’équilibre n’a été payée qu’une seule fois en 1999. L’Etat de Côte d’Ivoire qui a fait la promotion de logements sociaux et économiques de 1970 à 1980 avec la Sogefiha et la Sicogi s’est progressivement désengagé. Si la Sogefiha n’est plus fonctionnelle, les conditions d’octroie des logements sociaux à la Sicogi sont en deçà de nos attentes.
Le blocage des salaires des fonctionnaires qui dure depuis plus de 25 ans est une mesure de réduction salariale. Car les fonctionnaires ivoiriens ne sont pas payés à leurs grades réels. Cette situation de précarité les expose à toutes sortes d’abus face à la montée galopante du coût de la vie. Quant aux indemnités datant de 1970 à 1980, elles ne représentent plus une réelle émulation.
Là où elles existent, beaucoup d’emplois n’ont plus de prime » a-t-il expliqué. A l’en croire, 58121 enseignants du primaire sont très exposés à la progression galopante de la pauvreté.
Charles Bédé
Fonction publique / Zadi Gnagna : « Plus de 500 agents sont sans salaire depuis 2 mois » - Photo à titre d'illustration