La latéral droit ivoirien retourne à Lens, son club formateur, pour y affronter l’équipe de France et plusieurs de ses partenaires du PSG.
Sa patrie d’adoption contre son pays de cœur : pour Serge Aurier, la rencontre entre la France et la Côte d’Ivoire, mardi soir en amical à Lens, sera symbolique à plus d’un titre. Le latéral droit, autant décrié dans l’Hexagone pour ses frasques extra-sportives qu’adulé par les supporters des "Éléphants", affrontera notamment Adrien Rabiot et Blaise Matuidi, ses coéquipiers au PSG. L’Ivoirien retrouvera également le stade Bollaert, théâtre de ses premiers exploits chez les professionnels avec le RC Lens. L’occasion de revenir sur son incroyable trajectoire, plus de quatre ans après avoir quitté le Nord de la France.
Lens, terre de ses premiers exploits
Avec Raphaël Varane, qui retrouvera lui aussi le club de ses débuts mardi soir, Serge Aurier est un des symboles de la formation lensoise. Comme son ancien coéquipier, l’Ivoirien a été un phénomène de précocité. Remarqué dès son plus jeune âge, il a débuté en Ligue 1 à 16 ans seulement (et 363 jours, certes), un soir de décembre 2009 à Saint-Etienne. En 2010-2011, Aurier devient titulaire mais ne peut empêcher la relégation du RC Lens. Courtisé par des grands clubs européens, dont Manchester City, il rejoindra finalement Toulouse à l’hiver 2012, où son entraîneur d’alors, Alain Casanova, assiste à l’éclosion d’un phénomène.
" Quand il est arrivé à Toulouse, il était très jeune et avait déjà un potentiel très intéressant", se souvient Casanova, aujourd’hui sur le banc du RC Lens, interrogé sur le site du club sang et or. "Au départ, il était très fort défensivement individuellement. Il manquait de justesse et de fluidité offensivement, notamment dans sa dernière passe. Il a su devenir décisif en faisant beaucoup de passes décisives sur des centres. C’est un grand joueur et c’est un monstre athlétiquement", a salué son ancien coach. Car le jeune espoir lensois, qui a explosé à Toulouse, est devenu l’un des meilleurs joueurs du monde à son poste.
Ses coéquipiers du PSG
Depuis son arrivée au PSG à l’été 2014, Serge Aurier s’est progressivement imposé pour devenir un titulaire indiscutable sur le côté droit de la défense. Mardi soir, il retrouvera justement dans le camp d’en face deux de ses coéquipiers en club, Adrien Rabiot et Blaise Matuidi.
De quoi, forcément, se livrer au "chambrage" de circonstance. "On s’est un peu chambrés. On en a parlé rapidement. C’est un match amical, mais pas pour les Ivoiriens", a ainsi déclaré Adrien Rabiot en conférence de presse la semaine dernière. Les Bleus sont prévenus : Serge Aurier et ses coéquipiers voudront briller en France.
L’équipe de France, le rendez-vous manqué
Car pour Aurier comme pour beaucoup de ses partenaires en équipe nationale, jouer contre la France est toujours un moment spécial. Né en Côte d’Ivoire, le joueur du PSG a grandi à Sevran, en région parisienne, avant de poursuivre sa formation à Lens. Champion d’Afrique en 2015 avec les "Éléphants", il aurait pourtant pu porter le maillot de l’équipe de France.
Selon le journal Le Parisien, Aurier aurait demandé sa naturalisation en 2006, juste après avoir intégré le centre de formation du RC Lens. Mais sa demande aurait été refusée cinq ans plus tard par Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, à cause d’une altercation au collège. "Les autorités se sont servies de cette dispute comme d’une excuse. (…) Serge était motivé, malheureusement ça ne s’est pas fait", a assuré son ancien agent, Janos Toth, interrogé par le quotidien. De quoi accroître encore plus la motivation de Serge Aurier face à la France.
France-Côte d’Ivoire : l’heure des retrouvailles pour Serge Aurier