Les populations de Gogoguhé de la tribu Idibouo Zépréguhé, dans le département de Daloa, centre-ouest de la Côte d’Ivoire, sont encore à se demander ce que cache la visite impromptue des forces onusiennes, dans leur village.
Elles qui, de façon légitime, suspectent l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) de poursuivre des objectifs inavoués en leur rendant une visite aussi musclée que celle du mercredi 30 juillet dernier, à 15 h 45, Et pour cause.
Ce sont 8 éléments des forces de l’Onuci armées de kalachnikov qui sont arrivés à Gogoguhé, village situé sur la route de Bouaflé, à bord deux pick-up équipés d’armes lourdes de type 12.7. Après une parade digne d’un véritable rodéo hollywoodien dans le village, ils ont fini leur course au domicile du chef Tapé Babo Léon. Frayeurs suivies supputations de toutes sortes.
Pour certains témoins qui nous ont joints, hier, par téléphone, ils seraient venus arrêter un habitant du village si ce n’est son chef de village, lui-même. Pour d’autres, il n’y avait pas le feu en la demeure parce qu’il s’agirait d’une simple visite de routine.
Pour d’autres encore, il n’y aurait pas de fumée sans feu, il se tramerait quelque chose dans le pays. Ceux qui penchaient surtout pour dernière hypothèse étaient manifestement les plus nombreux. Il y en a qui liaient déjà cette visite aux problèmes que connaît, en ce moment, l’ex-chef rebelle, Wattao.
Selon les témoins qui nous ont joints, le chef Tapé Babo Léon, pour mettre un terme au branle-bas que suscite l’arrivée des casques bleus, a fait venir autour de lui tous ses notables pour demander les nouvelles aux visiteurs peu ordinaires.
Une rencontre est vite organisée entre la notabilité de Gogoguhé et l’Onuci. Et là, chef Tapé Babo et ses hommes vont apprendre que l’Onuci apportera, très bientôt, des soins aux populations du village. Les forces onusiennes ont quitté le village à 16 h 15mn. Malgré la bonne nouvelle, personne n’ose y croire.
Robert Krassault
Photo à titre d'illustration