FRCI: Des Soldats séquestrés et torturés par leur chef : un mort et deux autres dans un état critique

  • 21/09/2013
  • Source : Soir Info
« Chien mange chien », pourrait-on dire de cette tragique affaire, où un élément des Forces républicaines de Côte d'Ivoire ( Frci) s'est avéré être le bourreau de ses propres frères d'armes. Une affaire vraiment rocambolesq

A en croire nos sources, tôt le matin du mardi 17 septembre 2013, trois éléments des Frci, à savoir Sidibé Lacina, Bamba Lacina et Diomandé Yacouba, tous en service à la base marine de Locodjro, sont évacués dans un état critique, aux urgences du Chu de Yopougon.

Malheureusement, en chemin, Diomandé Yacouba, plongé dans un coma profond, rend l'âme. Et, ce qui est bien curieux, c'est que les trois soldats portent d'affreuses traces de sévices corporels, qui font dresser les cheveux sur la tête. Mais, qui a bien pu leur faire ça ? Les deux survivants, interrogés, expliquent aux policiers que leur bourreau n'est autre que leur chef, le caporal Ouattara Daouda, en service à l'Unité d'intervention de la Marine, à Locodjro.

Les policiers filent alors au domicile du mis en cause. C'est dans le bâtiment qu'occupait autrefois le service des impôts, à Yopougon-Saguidiba. C'est également ici, qu'habitent les trois infortunés soldats. A en croire nos sources, le caporal Ouattara Daouda, interpellé sur place et interrogé, revendique les tortures ayant conduit à la mort de son collègue Diomandé Yacouba. Puis, d'expliquer son acte.

A l'en croire, des jours avant, il se fait voler ses deux motos à son domicile. Il mène alors des enquêtes qui, selon lui, aboutissent à la conclusion que les auteurs du vol ne sont autres que ses trois collègues et voisins Sidibé Lacina, Bamba Lacina et Diomandé Yacouba. Poursuivant dans ses propos, le caporal note que le lundi 16 septembre 2013, il neutralise les trois soldats et les enferme dans un local, à la base marine de Locodjro. Ils y restent prisonniers jusqu'au lendemain mardi 17 septembre 2013. Il les extrait de là et les conduit à leur domicile où il les enferme.

Et en ces lieux, sous la menace de son arme à feu, il leur fait subir des atrocités corporelles inouïes, pour leur soutirer des aveux. Vu que, les trois mis en cause niaient ce qui apparaissait pourtant évident à ses yeux. La suite, dramatique, on la connaît. Un des soldats perd la vie et les deux autres se retrouvent très mal en point.

Au regard de ses graves aveux, le caporal Ouattara Daouda est aussitôt mis aux arrêts, en même temps que lui, d'autres militaires accusés de complicité dans cette sombre affaire. Ce sont Ebrin Atché et Soumahoro Vassoko. Tous les trois sont mis à la disposition de la Brigade de gendarmerie de Yopougon-Toits rouges, pour la poursuite de l'enquête. Notons qu'il a été saisi dans le logis du principal mis en cause, une tenue treillis, un gilet pare-balles estampillé « Gspr », 100 munitions de kalachnikov, un chargeur avec cinq autres munitions de kalachnikov et deux munitions d'une arme à feu de type 38 spécial.

KIKIE Ahou Nazaire