L‘étau se resserre autour du Qatar, riche émirat du Golfe. De plus en plus de pays continuent de prendre leurs distances avec le petit État gazier depuis la campagne lancée le 5 juin par l’Arabie saoudite.
Dans cette crise diplomatique sans précédent dans le Golfe depuis des années, l’Afrique n’est pas en reste. Le premier pays à s‘être rallié à la cause saoudienne est l‘Égypte. En même temps que l’Arabie saoudite, les Emirats arabe unis, Bahrein et le Yémen, le géant de l’Afrique du Nord avait annoncé qu’il interrompait tout lien diplomatique avec le Qatar.
S’en est suivi une déclaration du gouvernement libyen non reconnu par la communauté internationale et basé dans l’Est. Ce cabinet qui jouit du soutien du puissant maréchal Haftar a accusé le Qatar de financer et de soutenir les groupes djihadistes et rebelles qui troublent plusieurs régions de la Libye.
Ce mercredi, la Mauritanie est devenue le premier pays de l’Afrique subsaharienne à rejoindre cette coalition anti-Qatar. Dans un communiqué officiel, le pays dénonce “la politique de ce pays [ le Qatar ]” qui “s’est liée dans la région au soutien d’organisations terroristes ; de la propagation d’idées extrémistes et s’est attelée à semer l’anarchie et répandre les tensions dans de nombreux pays arabes, ce qui a causé de grandes catastrophes humanitaires dans ces pays, en Europe et dans le monde”.
Même son de cloche du côté du Gabon, dernier pays en date à s‘éloigner du Qatar. Les autorités gabonaises reprochent elles aussi “le soutien constant du Qatar aux groupes terroristes “ et invitent “ les autorités qataries à tout mettre en œuvre pour se conformer aux obligations internationales dans l’intérêt sécuritaire de la région”, peut-on lire dans le communiqué officiel publié à cet effet.
Les griefs de ces pays contre le riche émirat gazier du Golfe sont les mêmes, son supposé soutien aux groupes “terroristes”. Mais pour beaucoup d’observateurs, cette crise dans le Golfe cache bien de non-dit, notamment l’intervention et la pression du président américain Donald Trump qui reproche au Qatar ses relations privilégiées avec l’Iran.
En Afrique, la liste pourrait se rallonger si l’on s’en réfère aux alliés de l’Arabie saoudite sur le continent. C’est du reste le cas de la Guinée équatoriale que le royaume saoudien a récemment aidé à intégrer l’OPEC.
Carole Kouassi
Gabon, Mauritanie... Tour d'horizon sur les pays africains qui ont lâché le Qatar