En exil depuis 9 ans, l’artiste Gadji Céli aborde, le 28 décembre prochain, un nouveau virage des activités qui l’occupent hors de son pays natal, la Côte d'Ivoire. Avant ce concert qui, pour de très nombreux mélomanes, reste la plus grosse affiche des fêtes de fin d’année, l’artiste a accepté de s’ouvrir à Soir-Info. Pour vous, il parle de son actualité. Et tout y passe.
Comment va Gadji Céli, depuis son exil ?
Bien. Je vais très bien...
Aujourd’hui, quelle est votre actualité ?
Je dirai que de mon exil, j’ai sorti des singles en duo. D’abord avec Rocky Gold, « Y a rien dans jalousie », et avec Nesly, « Besoin d’amour ». Mais avant ça, à mon arrivée, j’ai sorti d’autres singles comme « Libérez Gbagbo ». Et en 2016, j’ai sorti un album qu’on appelle « Points sensibles ». Vous savez que « Points sensibles » est l’album qui lance aujourd’hui mon mini-album (Maxi Single) qui s’appelle « Prolongation ».
« Prolongation », c’est combien de titres ?
Ce sont quelques titres de « Points sensibles » revisités et un ancien titre qui a fait son bonhomme de chemin, qu’on appelle « You Tamalemi ». Puis, deux titres très nouveaux qui figureront d’ailleurs dans le prochain album qui va sortir en 2020-2021. Voici donc un peu l’actualité discographique de Gadji Céli.
Et qu'en est-il des spectacles ?
En ce qui les concerne, je suis sollicité tous les week-ends et j’essaie, tant bien que mal, de respecter mes engagements. Je suis sollicité par des personnes qui organisent des mariages, par des associations à participer à des soirées, à des dîners-gala, par des promoteurs de spectacle. Aujourd’hui, j’ai décidé de faire du live. Je dirai donc que c’est la plus grande actualité. Ce sera le 28 décembre 2019 au Dock Haussmann (Paris / Aubervilliers). Ce sera l'occasion de rentrer dans 2020 avec un Gadji Céli renouvelé, très bien dans ses habits d’artiste, qui revient avec ses live.
« Prolongation », qui vient à peine de sortir, représente quoi pour vous ?
« Prolongation », il faut le dire, se situe entre « Points sensibles » et le prochain album de Gadji Céli dont le titre reste à définir, et qui va sortir entre 2020 et 2021. Cela pour dire aux mélomanes, à mes fans, que les inspirations existent encore dans cet esprit. Et qu’en cours de chemin, en allant réaliser ce nouvel album après « Points sensibles », je présente quelques titres qui vont figurer sur ce prochain album. Et je vais même revisiter des titres que les gens n’ont pas eu l’occasion d’écouter.
Pourquoi choisir de revisiter des titres ?
Parce qu'une bonne écoute d’un album, c’est quand même 3, 4 ans. Voilà. Donc j’ai choisi comme ça, 1, 2, 3 titres dans ce qui est passé, et j’offre quelques nouveaux titres.
Quels sont ces anciens titres ?
Il y a par exemple « Ancien feu » qui va figurer sur « Prolongation ». Il faut tout de suite signaler que « Ancien feu » a été beaucoup apprécié et demandé par les mélomanes.
Y aura-t-il une caractéristique particulière à cette chanson ?
Oui. On a décidé de séparer les deux parties de cette chanson qui, dans un premier temps, nous donne une Rumba à l’ivoirienne, et dans un deuxième temps, un semblant d'Afro-zouk. En clair, nous l'avons faite en Afro-zouk et une autre version qui est complètement Rumba, pour servir ainsi les deux publics.
Peut-on avoir une idée d'un nouveau titre dans « Prolongation » ?
« Prolongation » est composé de cinq (05) titres, avec un qui s’appelle « Ça cache quoi ?».
De quoi parle exactement ce titre ?
Il parle de cadeaux, de la façon d’approcher les belles femmes. Ce qu’on leur propose quand on les approche. Comment elle se comporte et comment on doit se comporter plus tard, quand on a fini de les draguer, de les approcher, de les conquérir.
Qu’est-ce qu’il faut présenter comme visage à ces femmes-là ?
Continuer de leur faire des cadeaux ou arrêter. Mais est-ce la meilleure façon que celle d'arrêter, parce qu’on les a conquises ? Non... Je pense qu’il faut respecter la femme. Quand tu l’approches et que tu lui fait des cadeaux, il faut continuer à le faire, il faut l’habituer à cela. Elle a accepté tes avances, alors, elle mérite encore plus de cadeaux, que lorsque tu la draguais. C’est mon avis.
Pouvez-vous nous instruire sur un autre titre de ce mini-album ?
Bien entendu. Il y a un autre titre dénommé « Je déclare », qui parle d’amour. Précisément d’un homme fou amoureux de sa femme. Une femme dont on dit pourtant de pires choses, parfois inventées, mais qui ne l'ébranlent pas. C’est l'homme, en fait, qui aime sa femme, qui ferme les yeux sur tout ce qu’il entend et surtout sur ce qu’il voit. Il aime sa femme. Point !
« Prolongation » sera-t-il disponible à Abidjan ?
Oui, il sera distribué en Côte d’Ivoire par le maestro Antonio Dawendji. Lui qui nous a fait un excellent travail avec l'album « Points sensibles ».Je pense qu'en ce moment même, s’il y a deux ou trois meilleurs distributeurs, il en fait partie. J’ai été satisfait du travail qu’il a abattu. Aujourd’hui, je lui ai confié ce mini-album et je pense qu’il va faire un travail énorme. Parce que c’est quelqu’un qui est très bien, très professionnel et il me l'a montré.
Vous avez dit que votre plus grosse actualité du moment, est le concert que vous donnez le 28 décembre prochain. Quelle est donc la particularité de ce spectacle ?
C’est que, depuis que je suis parti de Côte d’Ivoire, j’ai arrêté de jouer mon répertoire en live. Aujourd’hui, j’ai décidé de le faire. Je pense que c’est une particularité. Gadji Céli revient sur le podium, pour tester ses capacités vocales, ses prestations scéniques. Je pense que c’est une particularité, après 9 ans de silence. Mais pas que ça…
Ah oui ?
Bien sûr. Il y a aussi que ce concert est placé sous le signe de la réconciliation que je prône, depuis que nous sommes partis de Côte d’Ivoire.
Que dites-vous justement de cette réconciliation ?
Nous avons souhaité que les Ivoiriens se retrouvent, qu’ils se parlent, qu’ils essaient de surmonter ce qui leur est arrivé. Qu'ils s’acceptent, s’écoutent et se comprennent. Je pense que la Côte d’Ivoire ne doit pas être un gâchis. C'est un pays où il faisait bon vivre. Et je souhaite que la vie que les Ivoiriens ont connue, la belle vie dont tout le monde parle, revienne dans notre pays.
On entend que la question de la réconciliation est aussi liée à celle des exilés… Un mot là-dessus ?
En tout cas, je souhaite que tous les exilés retournent en Côte d’Ivoire, que tous les prisonniers reviennent chez eux à la maison. C’est cela mon souhait, et je pense que c’est le souhait de beaucoup d’Ivoiriens. Je mets donc ce concert sous le signe de cette réconciliation et de ce sacrifice à faire, pour comprendre l’autre. Voilà un peu sous quel signe je place ce concert, à côté de celui de mon retour sur le podium.
Vous serez accompagné à ce concert par votre orchestre « Le King-fusion ». Est-ce le groupe que l'on a toujours connu avec vous ? Ou enregistre-t-il plutôt d'autres membres ?
« Le King Fusion » qui m’accompagne, est un grand orchestre qui regorge de musiciens de valeur, d’expérience aussi comme « Vieux Briscard », comme « Christian ». Ce sont des musiciens qui ont beaucoup d’expérience comme le percussionniste. C’est vrai qu’il y a de jeunes loups, mais il y a un encadrement de chefs. Aux répétitions, ils ont sorti le maximum, le meilleur d’eux, et chacun essaie d’apporter ce qu’il peut apporter.
On parle aussi de grands noms, n'est-ce pas ?
Effectivement. Ici en France, le groupe est devenu « Le King Fusion International », avec des doyens comme Bilé Armand, Freddy Assogba qui vient de temps en temps écouter, jauger, corriger. Il y a David Tayoro qui s’y met également. Donc, c’est un groupe qui est bien encadré. Il s’améliore de jour en jour, et je puis assurer qu’il donnera le meilleur...
Gadji Céli sort de sa réserve, dit tout et livre des confidences depuis son exil