Le Ghana consterné et remonté. Maxwell Mahama, un capitaine de l’armée ghanéenne a été lynché par une foule en furie dans la région de Denkyira Obuasi, dans l’est du pays. Sur les réseaux sociaux, la grogne enfle.
Officier de l’armée ghanéenne, Maxwell Mahama avait été détaché à Denkyira pour la protection d’une mine d’or. Ce lundi, il part faire du sport en tenue civile lorsque des femmes remarquent sous sa tenue son arme de dotation. Il n’en fallait pas plus pour qu’elles croient à un braqueur.
Aussitôt, elles ameutent les jeunes du quartier qui sans demander d’explication s’en prennent au jeune officier. Il est d’abord battu à mort avant d‘être brûlé.
La nouvelle parvient aux responsables des Forces armées du Ghana qui ont déployé des troupes dans la zone du crime, provoquant l’exode de nombreux jeunes qui craignent des représailles. Mais, assure l’armée, il n’est pas question de représailles, mais plutôt de d’aider la police dans le cadre de l’enquête afin de trouver les coupables.
Sur les réseaux sociaux, l’affaire a eu un écho retentissant. Le chef de l‘État ghanéen Nana Akufo-Addo a présenté sur son compte Twitter ses condoléances à la famille et aux proches de l’officier. Il a par ailleurs promis que ce crime ne restera pas impuni.
Son prédécesseur John Dramani Mahama, dont le père de la victime est un proche – a lui aussi exprimé sa compassion à la famille de Maxwell Mahama, particulièrement à sa mère dont il était l’unique fils.
Autre question soulevée sur les réseaux sociaux notamment par les organisations de la société civile, le recours systématique à la justice populaire, qui reste dans la plupart des cas, impuni. Cette fois, les Ghanéens exigent la suite de l’affaire.
Carole Kouassi
Indignation au Ghana après le lynchage d'un officier de l'armée